L’Anarchie est un business pour vendre des t-shirts low-fi à des paumés bien nés qui rentreront dans le giron de classe, sans même en être sortis, et qui feront de cette période de leur vie une source de bravade, expliquant à leur tour aux plus jeunes que ce chemin – qu’ils n’ont jamais emprunté – est une fausse route. Que peut-on faire d’eux ? Rien. Du moins si l’on conserve chevillé au cœur l’idée de l’émancipation de l’homme par l’homme, et si, malgré le dégoût que nous inspire ce monde, l’on conserve la flamme, la braise de l’espoir.
Ces images du Squat de Didot réalisée en 1994 en sont une illustration comme une autre. Le mouvement punk dans son premier essor est New-Yorkais et avant 1976 ; en Angleterre, il est immédiatement un produit de mode ; en France, il est l’apanage des jeunes gens modernes qui fréquentent le Palace et rentrent au bercail doré à l’aube. On est déjà 15 ans plus tard dans ces photos et la France, avant-gardiste pour ses élites et éternelle retardataire pour le reste, est en pleine vague Alternative. Il convient ici de définir ce mouvement, et par la même toute l’aversion qu’un révolutionnaire peut porter à ce cancer de l’être. Car, il est commun d’entendre ce mot confondu avec l’underground, avec lequel il n’a pourtant rien de semblable. Lorsque l’un s’inscrit dans une démarche de construction effective dans un cadre qu’il conteste et qu’il entend détruire par ses entrailles, l’autre n’est juste qu’une proposition de consommer différemment, se drapant des habits volés de la sincérité.
Regardez les, ces clowns funestes, en épouvantails macabres, repoussoir des gens sains. Tout y est : toxicomanie, fascination pour les armes, alcoolisme revendiqué… que sont devenus les paumés tombés dans leurs griffes ?
Les photos ci-dessous :