Deux citations ouvrent Universaliser (Albin Michel), le dernier essai de Souleymane Bachir Diagne. L’une provient de Léopold Sédar Senghor : « Mesurer l’orgueil d’être différent au bonheur d’être ensemble » ; l’autre de Jean Jaurès : « Vers ce grand but d’humanité, c’est par des moyens d’humanité aussi que va le socialisme. »
Ce premier épisode de « L’échappée » revisite la trajectoire de ce philosophe singulier, né le 1er novembre 1955 à Saint-Louis (Sénégal), devenu aujourd’hui l’une des figures africaines contemporaines les plus respectées. Son ouvrage récent condense la réflexion qui l’a amené à concevoir l’idée d’un universel « latéral ou horizontal » capable « d’englober la diversité du monde », cette diversité que le colonialisme a niée, cherchant à « ramener l’ensemble du monde au même ».
L’originalité de cette pensée réside dans son appel au décentrement, s’appuyant sur les philosophies africaines et islamiques. Souleymane Bachir Diagne revendique un islam rationaliste enraciné dans la tradition soufie. Il a relaté son parcours dans Le Fagot de ma mémoire (Philippe Rey) et, plus récemment, dans Ubuntu (éditions EHESS).
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