Il n’en demeure pas moins que l’écologie ne fait pas encore société et que la percée électorale des projets écologistes ne doit pas faire oublier l’abstention vertigineuse aux dernières élections municipales qui a particulièrement touché les quartiers et les milieux populaires.
Dans ma commune du Pont-de-Claix, une des plus populaires de l’agglomération grenobloise, l’abstention a atteint 70 % dans certains bureaux de vote. Elle est allée jusqu’à dépasser 80 % dans le quartier Mistral à Grenoble. Une réalité qui se retrouve dans bien d’autres villes et villages de France.
Sensibiliser, convaincre et de mobiliser
L’autre réalité, c’est que si l’intérêt pour l’écologie, y compris pour l’écologie politique, progresse rapidement parmi les plus diplômés, il importe encore de sensibiliser, convaincre et de mobiliser plus largement. Et en priorité ceux qui souffrent ou sont menacés par la pauvreté, le chômage et la précarité, ceux qui ont du mal à terminer le mois ou même parfois à le commencer, ceux qui chaque jour n’ont pas ou guère d’autre choix que d’utiliser leur voiture pour se rendre à leur travail ou faire leurs courses. Il en est également ainsi de nombreux entrepreneurs et notamment d’artisans,de TPE, de PME, a fortiori en ces temps de crise particulièrement difficiles.
Si deux « camps » se faisaient face, celui de l’écologie face à celui de la justice sociale, alors ce serait toujours l’injustice qui triompherait. C’est pourquoi nous avons le devoir de conjuguer écologie et justice sociale, écologie et activités économiques. Il nous faut pour cela, continuellement, nous engager dans la voie de l’écologie populaire dans nos villes et nos villages, celle qui écoute et accompagne toutes et tous dans le changement, celle qui apporte des solutions à chacune et chacun.
Et cette voie, les collectivités et notamment les métropoles peuvent en être le moteur. C’est cette voie qui m’anime en permanence, en particulier dans mes fonctions d’élu. Face à la grave crise économique et sociale auxquelles nous sommes confrontés, la transition écologique doit incarner notre capacité collective à mieux vivre et pas seulement à survivre.
Initiatives
C’est en ce sens que la Métropole grenobloise lutte contre la précarité, notamment énergétique, en couvrant jusqu’à 75% des coûts des travaux de rénovation thermique dans des copropriétés énergivores et le parc social, un dispositif redonnant du pouvoir d’achat aux ménages et créateur d’emplois.
C’est aussi en ce sens qu’une aide, allant jusqu’à 2000 euros pour les plus fragiles, est proposée aux particuliers pour le renouvellement des appareils de chauffage au bois non performants, des personnes qui habitent pour beaucoup en milieu rural ou montagnard.
C’est également en ce sens qu’est proposée une aide aux TPE/PME – jusqu’à 18.000 euros – pour l’achat de véhicule à faibles émissions ou la transformation de la motorisation des véhicules d’entreprise.
C’est enfin en ce sens que la Métropole a étendu les consignes de tri à tous les emballages pour faciliter le geste de tri tout comme elle installe régulièrement des déchèteries mobiles dans les quartiers populaires et dans des communes rurales, c’est-à-dire au plus proche des habitants et notamment de ceux qui ne peuvent se déplacer.
Le sens de l’écologie populaire
Autant d’initiatives à renforcer au regard de l’impératif écologique comme de la grave crise économique et sociale. Voilà le sens de l’écologie populaire, c’est une écologie au service de toutes et de tous, une écologie qui facilite la vie et le changement, la cohésion sociale et territoriale.
Nous, responsables politiques et notamment d’exécutifs locaux, devrons être exemplaires dans les choix politiques que nous allons conduire durant le mandat qui s’ouvre. A nous de co-construire des politiques réalistes et ambitieuses. L’écologie sera porteuse de progrès social dans nos villes et villages ou ne sera pas.
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