Dans ce texte de quatre pages, les socialistes, qui ont entamé des discussions mercredi avec LFI, présentent leurs “réponses” aux “douze marqueurs” mis en discussion par la formation de Jean-Luc Mélenchon, et font des propositions supplémentaires “dans la fidélité à nos fondamentaux et à nos priorités, en valorisant les convergences et sans cacher les différences”, écrivent-ils.
Pour autant, il n’y pas “pas d’accord à ce stade. Le chemin est long avant d’en avoir un, même s’il existe” indique au HuffPost le Parti socialiste.
Une annonce d’accord définitif rapidement tempérée par Olivier Faure. Le patron du Parti socialiste a retweeté un message de Christophe Clergeau dans lequel le conseiller régional PS des Pays de la Loire réfute tout accord, contrairement aux annonces de l’AFP. “Nous ne souscrivons à rien nous constatons des convergences, réaffirmons nos positions, notamment sur l’Europe, et mettons en avant des propositions complémentaires”, indique-t-il.
Le Parti socialiste évoque d’ailleurs une “mauvaise interprétation du courrier qui a été faite par l’AFP”. “Il ne s’agit en aucun cas d’un accord avec la LFI. C’est un document qui acte des points de convergence mais il reste des désaccords à lever sur le plan programmatique, stratégique et électoral”.
Cette semi-annonce des prémices d’un accord PS/LFI a d’ailleurs suscité de vives réactions chez certains cadres socialistes, opposés à une alliance avec la France Insoumise.
Un programme partagé, fondé sur la recherche de convergences
À quelques jours de la date butoir pour trouver un accord historique avec LFI, le PS souligne dans ce communiqué que “le programme partagé, fondé sur la recherche réelle des convergences, doit être le gage d’une volonté réelle de gouverner ensemble au service des classes populaires et moyennes de ce pays”, mais “n’a pas vocation à faire disparaître l’identité et l’histoire politiques des uns et des autres”.
Concernant “le droit à la retraite à 60 ans”, le PS, qui n’était jusqu’alors pas convaincu au plan financier, propose “une première étape comprenant la prise en compte des carrières longues et des métiers pénibles”. Il valide aussi “l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage et des dispositions régressives introduites dans le code du travail par la loi El Khomri (de 2016, sous François Hollande) et les ordonnances Macron”, signées en 2017.
De quoi inspirer une réaction enjouée de Manon Aubry, eurodéputée LFI, qui y voit “un nouveau Parti Socialiste post-Hollande” avant d’ajouter “un préalable de franchi. Nous poursuivons le travail aujourd’hui”.
Parmi les autres divergences mises en lumière par ce communiqué, celle concernant la “désobéissance aux traités européens”, que souhaite LFI, les socialistes se disent “profondément attachés à la construction européenne”, et “refuseron(t) de mettre en danger la construction européenne”. Cependant, ils estiment que “la mise en œuvre du programme que nous construisons conduira nécessairement à des tensions, à constater des contradictions, et à ne pas respecter certaines règles”.
“Nous ne serons ni les premiers ni les derniers à le faire, en France comme en Europe”, justifient-ils, évoquant le “besoin d’une rupture dans le cours libéral de la construction européenne, d’un nouveau projet au service de la transformation écologique et sociale”.
“Accord en vue” pour Julien Bayou, optimiste
Après avoir rallié ce jeudi le parti Génération.s fondé par Benoît Hamon, qui compte un député à l’Assemblée nationale, la France insoumise est également proche d’un accord avec les Verts selon le patron du parti EELV, Julien Bayou.
Invité de France 2 ce vendredi, le Secrétaire national du parti écologiste estime que “l’accord est en vue” avec la formation politique de Jean-Luc Mélenchon. Il ajoute avoir “bon espoir que ces négociations aboutissent dans les heures qui viennent”.
Il a également milité (comme Fabien Roussel) pour que les deux partis défilent sous “une bannière commune -Union populaire et écologiste par exemple- lors des manifestations du 1er mai”, pour donner “un signal fort” qui lancerait, selon lui, le troisième tour de la présidentielle.
À voir également sur Le HuffPost: Jean-Luc Mélenchon se voyait déjà gagner les législatives en 2017