Dans une longue interview accordée au Journal du dimanche ce 17 avril, une semaine avant le second tour qui se jouera entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale en explique les raisons.
La députée du Val-de-Marne met en cause personnellement Anne Hidalgo, la candidate du PS arrivée en queue de peloton avec 2,75% des suffrages. “Anne Hidalgo ne voulait rien construire avec nous” déplore Mathilde Panot. “Dans les dernières semaines de campagne, Jean-Luc Mélenchon était devenu l’ennemi n°1. Pendant ce temps, elle ne disait rien sur Marine Le Pen ou sur Emmanuel Macron”, enfonce-t-elle.
Elle ajoute “son refus à tirer un bilan lucide du quinquennat de François Hollande” pour expliquer cette exclusion des discussions alors que les autres partis comme EELV, le PCF et le NPA y seront associés. “Il n’y aura donc pas de discussions, et ce refus est définitif”, insiste Mathilde Panot.
“Poker menteur”
À propos du duel qui se joue cette semaine, la députée revient sur la position insoumise de ne pas appeler à voter pour Emmanuel Macron, sans laisser “une seule voix à Marine Le Pen”. “Ni l’un ni l’autre ne sont à la hauteur des ruptures vitales dont notre pays a besoin sur les questions écologiques, sociales et démocratiques”, explicite la présidente de groupe à nos confrères. “Mais ces deux dangers ne sont pas de même nature”, assure celle qui voit dans la candidature de Marine Le Pen une “imposture sociale”.
La veille, dans un entretien à Libération, Olivier Faure semblait, lui, tendre la main aux Insoumis en vue des élections législatives. “Je suis prêt à engager un dialogue à la condition que ce ne soit pas la mise en scène d’un poker menteur”, expliquait le Premier secrétaire qui, au soir du premier tour, avait appelé à “un pacte pour la justice sociale et écologique”. Il reconnaissait que “la campagne présidentielle a laissé des traces” entre les deux camps, mais “maintenant il faut passer par-dessus les rancœurs qui existent”, proposait-il.
Le jeu se fera donc sans le PS qui dispose tout de même de la force actuelle la plus importante à l’Assemblée, même si elle n’est pas massive: une trentaine de membres, contre 17 pour les insoumis et une quinzaine pour le PCF. Les écologistes n’ont pas de députés. Cela suffira-t-il pour “gouverner le pays” comme l’entend Mathilde Panot? Réponse dans les urnes les 12 et 19 juin, sauf en cas de dissolution par le ou la prochaine présidente de la République qui viendrait à les avancer.
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