“Si vous pensez que le PS est mort, qu’il n’y a plus rien à faire, que vous n’appartenez plus à la gauche, alors partez. Rejoignez La République en marche. Sinon restez et battez-vous avec nous. Ça nous changera”, a déclaré Olivier Faure, selon des propos rapportés confirmant une information du Figaro.
Olivier Faure a été critiqué par des membres du courant minoritaire, opposés à l’adoption, la semaine dernière par le Conseil national (sorte de parlement du parti), d’une résolution proposant de discuter avec les forces de gauche, dont La France insoumise, pour un accord aux législatives.
Envisager un accord avec le parti de Jean-Luc Mélenchon, arrivé en tête de la gauche au premier tour de la présidentielle (22% des voix), est un tournant majeur pour le PS, qui s’est souvent opposé à LFI. Mais avec 1,7% des voix à la présidentielle, le PS est en grande difficulté pour les législatives.
“On nous propose une reddition” dénonce Jean-Christophe Cambadélis
“Face aux critiques sans alternative proposée et alors que la minorité tentait de rejouer le match du précédent conseil national”, Olivier Faure a déclaré: “Ne pas proposer, toujours critiquer. Ce n’est pas une politique”, a indiqué l’entourage du Premier secrétaire.
Il a aussi dénoncé la “facilité” de ses opposants ”à critiquer la perspective d’accord avec la gauche”, et pointé “l’absence de condamnation totale du départ de François Rebsamen”, maire de Dijon, passé récemment dans le camp d’Emmanuel Macron, ni “des propos de Stéphane le Foll”, maire du Mans, qui a récemment déclaré que le PS était “mort”.
Selon un membre du courant minoritaire, Olivier Faure “s’est énervé contre les questions de la minorité sur un éventuel accord” avec LFI, “comme un gamin pas content que sa position soit contestée”. “Il lui a été demandé sa stratégie de négociation, ses lignes rouges, ses objectifs électoraux. Des questions basiques d’une direction politique”, selon cette source.
Un membre du courant majoritaire a précisé à l’AFP que “la minorité a passé le Bureau national à critiquer l’effacement du PS, la soumission à LFI” alors que les discussions avec le parti de Jean-Luc Mélenchon ne débutent que ce mercredi 27 avril.
Dans une lettre publiée mardi, la chef du courant minoritaire, Hélène Geoffroy, a estimé que “ce n’est pas une négociation ou un accord qui est proposé” par LFI, “c’est une reddition”. Elle a demandé que la stratégie d’Olivier Faure soit soumise “au vote des adhérents”.
Même constat pour Jean-Christophe Cambadélis. Dans une interview pour franceinfo ce mercredi, l’ancien Premier secrétaire du Parti socialiste estime que les “gauches ne sont pas fongibles” et partage l’idée que Jean-Luc Mélenchon “ne propose pas une coalition” mais “une reddition” en vue des législatives.
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