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Les cartes et les courbes du Covid en France ce jeudi 10 février

COVID-19 – Les chiffres du Covid repassent en 2021. Pour la première fois depuis un mois, ce vendredi 11 février, le nombre de cas quotidiens est repassé à un niveau inédit depuis le 1er janvier. Le taux d’incidence continue sa décrue entamée il y a 15 jours. Le taux de positivité baisse, lui, depuis 10 jours. 

Le nombre de patients en réanimation baisse aussi à 3416, contre 3700 il y a une semaine. Autre barre franchie, celle des 37 millions de personnes ayant reçu une dose de rappel. Depuis le début de la campagne de vaccination en France, plus de 80% de la population a reçu au moins une injection.

Pour bien comprendre ce qu’il se passe au jour le jour en attendant la fin de la vague, Le HuffPost vous propose de regarder les derniers chiffres du Covid, mais surtout leur évolution en cartes et en courbes. Un point important à bien avoir en tête avant de poursuivre votre lecture: les données sont toujours publiées dans la soirée. Ainsi, les chiffres à jour ce vendredi 11 février sont ceux publiés la veille, jeudi 10 février.

Il faut également savoir que ce ne sont pas les chiffres du jour, mais ceux à J-1 pour le nombre d’hospitalisations et le nombre de nouveaux cas confirmés. Pour l’incidence et le taux de positivité, ce sont les chiffres du dépistage à J-3 (à la date de réalisation du test) qui sont utilisés.

Les courbes nationales du Covid-19

Jeudi 10 février, la Direction générale de la Santé a recensé 153.025 cas positifs. Ce total correspond au nombre de tests effectués le dimanche; il est à ce titre toujours plus faible que les autres jours de la semaine. 

Si l’on regarde la moyenne sur une semaine (la courbe bleue), on voit que la baisse est toujours forte, avec 174.991 cas recensés contre plus de 337.949 dimanche 30 janvier. Une baisse qui ne montre pas de signe d’affaiblissement depuis la fin janvier.

Les chiffres à J-1 sont pratiques pour suivre au plus près l’évolution de l’épidémie, mais sont susceptibles de varier d’une semaine à l’autre en fonction de la rapidité de remontée des résultats. Pour bien s’assurer des tendances, il est préférable de regarder les données publiées par Santé Publique France, qui montrent le nombre de cas à la date du dépistage, avec un retard de trois jours.

Le premier graphique ci-dessous permet de visualiser la part du variant Omicron et du variant Delta dans les cas positifs. Comme on peut le voir, Omicron s’est imposé, et si Delta n’a pas complètement disparu, il représente moins de 1000 cas quotidiens contre plus de 200.000 pour Omicron, bien que ce dernier soit en baisse en chiffres absolus.

Les graphiques ci-dessous permettent de voir l’incidence, ainsi que d’autres indicateurs essentiels pour suivre l’évolution de l’épidémie.

La nouveauté, c’est désormais la baisse confirmée des entrées en hospitalisation conventionnelle ainsi qu’en réanimation. Ces dernières étaient sur un plateau, alors même que l’incidence s’effondrait depuis plus d’une dizaine de jours. 

Mais il faut encore une fois rester prudent, car la baisse est encore limitée en ce qui concerne les entrées à l’hôpital Pour bien se rendre compte de l’évolution récente, voici les mêmes indicateurs, mais en se concentrant sur les deux derniers mois. On voit que le taux d’occupation en réanimation est en baisse régulière depuis la mi-janvier, ce qui signifie que les entrées, si elles sont restées relativement stables ces dernières semaines, étaient déjà moins importantes avec Omicron.

Signification des différents indicateurs

  • Taux d’incidence: c’est le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.
  • Taux de positivité: c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de “contrôler” le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés sont positifs, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses. Pour autant, cette dynamique est rendue difficile à lire depuis la généralisation des autotests, non-comptabilisés.
  • Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19: C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais: il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage: il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines. 
  • Entrées en réanimation et nouvelles hospitalisations: moyenne lissée sur 7 jours des personnes entrant à l’hôpital
  • Décès à l’hôpital: Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.
  • R effectif: cet indicateur représente le “taux de reproduction du virus” réel, c’est-à-dire le nombre de personnes infectées par un cas contagieux. Il est calculé par des épidémiologistes et a lui aussi un délai important.

Dans une période si incertaine, il est important de regarder les tendances sur un temps plus long, et notamment la vitesse de croissance ou de décroissance des cas et des indicateurs hospitaliers. Pour cela, il est intéressant de regarder l’évolution sur une semaine, en pourcentage, de ces chiffres:

L’incidence continue sa nette décrue constatée depuis la fin janvier. Les entrées à l’hôpital, suivies des réanimations, ont quant à elles enfin entamé une décrue prononcée.

Ce n’est qu’une fois toutes les barres vers le bas pendant plusieurs jours que nous pourrons dire que le pic de cette 5e (ou 6e) vague sera véritablement atteint (à condition que cette baisse dure).

Le variant Omicron change la forme de la vague

Alors que l’incidence et la positivité ont explosé, pourquoi les indicateurs hospitaliers ne sont-ils pas dans le rouge vif? Encore une fois, car le variant Omicron change la donne, avec sa sévérité moindre. Difficile de savoir à quel point cette baisse de virulence est liée à ses mutations ou au fait qu’il contamine des personnes vaccinées, et donc fortement protégées contre les formes graves.

Toujours est-il que le décrochage entre cas et hospitalisations ou réanimations est flagrant. Le graphique ci-dessous montre l’évolution du nombre de cas, d’hospitalisations et d’entrées en réanimation en pourcentage par rapport au plus haut atteint lors de la seconde vague de Covid-19, en novembre 2020.

Avant l’arrivée de ce nouveau variant, le plus grand nombre de cas avait été atteint début novembre 2020, pour la deuxième vague. Pour les indicateurs hospitaliers, le pic a eu lieu début avril 2020, au moment de la première vague.

Comme on peut le voir, la différence entre les cas et les hospitalisations ou entrées en réanimations est flagrante avec Omicron. Avant cela, des divergences plus légères sont visibles entre les vagues. Elles sont difficiles à expliquer avec certitudes, mais plusieurs pistes peuvent être évoquées: la sévérité des variants Alpha et Delta, l’évolution de la campagne vaccinale, etc.

La carte et le graphique ci-dessous permettent de se rendre compte de la dominance d’Omicron dans tout le pays. Même si certaines régions sont plus touchées que d’autres, le variant dépasse les 99% dans l’ensemble des régions de France.

Carte du taux d’incidence par départements

Si l’on regarde l’évolution de l’épidémie de manière plus locale, on observe une situation contrastée, mais constamment à la baisse. C’est dans les départements du nord-ouest et du sud-est que les baisses sont les plus frappantes, avec plus de 42% de chute sur une semaine dans l’Oise.

Il faut rappeler qu’en France métropolitaine, tous les départements se trouvaient jusqu’ici à des niveaux inédits d’incidence. Mais c’est désormais du passé: avec 2163 cas pour 100.000 habitants, jamais ce chiffre n’avait été aussi bas en 2022. Certains départements, comme la Seine-Saint-Denis, sont même passés sous les 1000 cas pour 100.000 habitants. 

Le graphique ci-dessous permet d’analyser plus en détail la situation dans votre département (y compris dans les départements et régions d’outre-mer). Dans de nombreux départements, notamment en Île-de-FranceOmicron est apparu plus tôt, l’incidence continue sa forte chute, suivie plus récemment du taux de positivité.

La carte du taux d’occupation en réanimation

Du côté des indicateurs hospitaliers, le taux d’occupation en réanimation est maintenant supérieur à 50% dans toutes les régions. La tension est néanmoins en baisse régulière, y compris dans les départements où la situation était la plus difficile. Dans les Bouches-du-Rhône, où le taux d’occupation était à 100% début février, il est désormais redescendu à 93%

Une vaccination très efficace, mais qui patine

Comment expliquer cette cinquième vague? Difficile à dire tant le coronavirus réussit à déjouer les pronostics, mais il faut déjà rappeler qu’une hausse était prévisible dès le début de l’automne avec la dominance du variant Delta, bien plus contagieux. Depuis, le variant Omicron est venu jouer les trouble-fêtes.

Une hausse maîtrisée de l’épidémie en plein hiver, avec des mesures limitées (tel le pass sanitaire, le port du masque, l’aération des lieux clos, etc.), n’était possible que grâce à la vaccination. Si le vaccin ne protège pas à 100%, il réduit le risque d’infection et baisse drastiquement le risque de développer une forme grave du Covid-19.

Aujourd’hui, 79% de la population est doublement vaccinée, comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, avec des disparités entre les classes d’âge. Les enfants sont par exemple très, très, très peu vaccinés contrairement aux 70-80 ans qui sont 99% à avoir reçu une dose.

Mais on sait maintenant que l’efficacité du vaccin contre l’infection baisse avec le temps, notamment six mois après la vaccination, et encore plus avec le variant Omicron. La protection contre les formes graves de Covid-19 reste élevée, mais semble tout de même diminuer, notamment chez les personnes âgées.

C’est pour cela que de nombreux pays, dont la France, ont lancé une campagne de rappel. Dans ses prévisions de fin novembre, l’Institut Pasteur estime qu’une dose de rappel, en réduisant encore plus le risque d’hospitalisation des personnes les plus à risque et en diminuant le risque d’être infecté, peut faire baisser le pic des hospitalisations en théorie. Ainsi, un rappel pour les plus de 65 ans diminue la hauteur du pic de 20%, alors qu’un rappel pour l’ensemble des adultes le fait chuter de 44%. 

La fulgurance du variant Omicron rend cette troisième dose encore plus indispensable. 

Des vaccins toujours efficaces face au Covid-19

L’efficacité des vaccins et de la troisième dose se voient facilement si l’on analyse le nombre de personnes vaccinées ou non-vaccinées positives, hospitalisées ou en réanimation.

Il faut par contre faire attention: plus de 91% des adultes sont vaccinés. Il est donc logique qu’il y ait beaucoup de personnes vaccinées dans les hôpitaux. Mais si l’on compare à effectif égal (combien d’hospitalisés pour un million de vaccinés, versus combien d’hospitalisés pour un million de non-vaccinés), on voit bien que le vaccin est très efficace.

La preuve avec les graphiques ci-dessous. On y voit également que le rappel augmente encore plus l’efficacité du vaccin.

À voir également sur Le HuffPost: Au Canada, Ottawa paralysée par le “convoi de la liberté” déclare l’état d’urgence


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