CORONAVIRUS – Ce n’est pas parce que c’est “dans la tête” que la douleur ou la fièvre ne sont pas réelles. L’effet nocebo, moins bien connu que son équivalent “positif”, l’effet placebo, est une réalité clinique, comme vient le montrer une étude américaine qui estime que 76% des effets secondaires rapportés après une première vaccination contre le Covid en seraient la résultante.
L’effet nocebo, c’est quoi? Comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête de cet article, il s’agit comme pour le placebo d’un tour que nous joue notre cerveau. Nous lisons les effets secondaires liés à la prise d’un médicament, et tout à l’inquiétude d’avoir la malchance d’en souffrir, nous en développons effectivement les symptômes.
Difficile à mesurer, cette somatisation a été beaucoup étudiée récemment. Une étude, citée dans le Smithsonian Magazine américain, a par exemple montré que les patients informés qu’un médicament risquait de provoquer chez eux des problèmes érectiles, en rapportaient effectivement à 47%. Chez le groupe contrôle, celui qui n’a pas reçu cette information, seuls 15% des patients ont fait part de problèmes érectiles au médecin.
Le rôle de notre cerveau dans l’apparition de symptômes bien réels est un domaine encore peu étudié, mais l’effet nocebo est désormais de plus en plus scruté. C’est ainsi que l’équipe de Boston, en procédant à un essai randomisé contrôlé, en est arrivée à la conclusion qu’une large partie des symptômes rapportés après une première vaccination étaient liés à la liste des effets secondaires telle qu’on leur avait présenté avant d’être vaccinés.
L’expérience, rapportée dans la revue scientifique JAMA le 18 janvier, a consisté à injecter un placebo à un groupe, et à recueillir les informations d’un autre groupe de taille équivalente (22.000 personnes environ), celui-ci ayant été réellement vacciné. En comparant les données de deux groupes, l’équipe de chercheurs en a conclu que les trois quarts des effets secondaires rapportés étaient dus à l’effet nocebo. Un facteur à prendre en compte, concluent les auteurs, “dans les politiques publiques de santé”.
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