Les villes de Rennes, Nantes et Tours ont annoncé l’annulation des concerts et autres attractions du programme. Strasbourg avait indiqué dès vendredi qu’il n’y aurait pas de concert organisé, non pas à cause de la météo cette fois mais parce que les nouvelles consignes sanitaires avaient été révélées trop tardivement, selon elle.
Dans le Loiret, à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, ce fut le déluge. “Les gens ont essayé de rester, ils n’avaient pas envie de partir, les musiciens avaient envie de jouer. Mais la pluie a tout gâché”, a regretté Sylvain Damon, le président de l’association organisatrice du concert, FestHilaire.
À Brest, pas de pluie battante mais le crachin, qui n’effraie pas les passants. Ils entourent une calèche transportant des musiciens. “Voir des gens, leurs sourires, ça fait du bien”, s’exclame Laure, 40 ans, venue avec ses deux enfants de neuf ans, Kyllian et Lucille.
Les Toulousains occupaient les terrasses. “Ah, ça fait trop de bien de jouer!”, lance Mathieu, guitariste du groupe Zoran. “On continue avec un truc plus taré, de la musique kitch et du gros bordel!”. Dans le quartier étudiant, quelque 250 jeunes dansent devant un DJ et son mur d’enceintes. “Non, j’ai pas peur qu’on se contamine, c’est trop bien!”, déclare une jeune femme. “On va pas rester enfermés toute notre vie”, ajoute sa copine. Jusqu’à ce qu’un véhicule de police approche et que la foule se disperse, en quelques secondes.
Car s’il n’y a plus de couvre-feu depuis dimanche, le port du masque reste recommandé à l’extérieur lors des concerts. Et les attroupements de plus de dix personnes sur la voie publique demeurent interdits.
Tensions et interpellations à Paris
À Paris, des centaines de jeunes se sont retrouvés en début de soirée dans le Jardin des Tuileries, près du Louvre, avant d’en être délogés sans heurts par les forces de l’ordre, a-t-on appris de source policière.
La petite foule s’est alors dispersée dans les rues de la capitale, rejoignant notamment les quais de Seine, dans un jeu du chat et de la souris avec la police, sans incident notable en milieu de soirée.
Malgré tout, des tensions sont apparues en fin de soirée, notamment place de la République quand la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour faire évacuer le millier de personnes présentes. Des projectiles divers et des mortiers d’artifice ont été lancés contre les forces de l’ordre qui ont répliqué aux moyens de gaz lacrymogène, a-t-on expliqué à la préfecture de police.
Les forces de l’ordre ont interpellé 25 personnes lundi soir dans la capitale, a-t-on appris mardi auprès de la préfecture. Trois policiers ont été légèrement blessés, a-t-on ajouté.
25 personnes ont été interpellées pour “violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique et outrage”, et “vol et participation à un groupement en vue de commettre des violences”. 46 établissements se sont vus dresser des procès verbaux pour mise en demeure, a-t-on ajouté.
Heurts avec la police à Nantes et Annecy
À Nantes, place du Bouffay, un rassemblement en l’honneur de Steve Maia Caniço – tombé dans la Loire durant une intervention policière lors de la Fête de la musique en 2019 – était organisé dans la soirée. Il s’est finalement transformé en une free party pendant laquelle des heurts ont éclaté entre teufeurs et forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.
A Annecy, huit personnes ont été interpellées après qu’un regroupement de jeunes a dégénéré lundi soir en marge de la Fête de la musique, selon une source policière.
Invitée de BFMTVmardi 22 juin, la ministre de la Culture a déploré “des débordements” prévisibles. “On a lâché les freins mais il y a encore des règles sanitaires à observer. J’en appelle vraiment à la responsabilité des uns et des autres. La pandémie est toujours là. Il faut être dans une démarche prudentielle”, a-t-elle déclaré tout en reconnaissant “qu’à deux heures du matin, dans l’extase de la fête, il peut y avoir des débordements”.
Elle s’est cependant réjouie que la Fête de la Musique ait pu se tenir: “Elle a donné lieu à des moments festifs, des moments d’expression musicale tout à fait formidable, c’est ce qu’il faut retenir.”
Jean-Michel Jarre et Marc Cerrone à l’Élysée
Les mini-concerts dans les bars et les restaurants étaient eux autorisés pour cette 40e édition de la Fête de la musique, a indiqué la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.
À l’Élysée, le président Emmanuel Macron a décoré deux noms de la musique électro, Jean-Michel Jarre et Marc Cerrone, avant leur concert dans la cour du palais.
Le premier, auteur notamment d’Oxygène et d’Équinoxe, a “dédié” cette décoration ”à toute la famille de la musique électronique, les DJ, les techniciens… qui ont tellement souffert de la pandémie depuis un an”.
Toujours à Paris, Fulvio Roncati, ingenieur de 34 ans, a rejoint son amie Francesca Dupont, archiviste, à la sortie du travail. “Ca semble plus calme que d’habitude mais ça fait du bien. Même s’il n’y a pas beaucoup de groupes, c’est surtout pour l’ambiance, sortir, voir du monde”, indique la jeune femme.
Deux antennes de Radio France, FIP et France Inter, organisaient chacune un concert dans la capitale: huit artistes, dont Pete Doherty, le groupe L’Impératrice ou les Belges de Balthazar, aux arènes de Lutèce lors de la soirée de FIP; Feu! Chatterton, Clara Luciani et les Anglais de London Grammar, à L’Olympia, un concert retransmis sur France Inter.
Le stade de Roland-Garros a lui été transformé en gigantesque scène de concert où une quarantaine d’artistes (Vianney, Patrick Bruel, Kendji Girac, Benjamin Biolay etc.) se produisent devant 4000 spectateurs, assis et masqués, testés à l’entrée ou munis d’un certificat vaccinal, sur le court central.
L’émission, présentée par le duo Garou-Laury Thilleman, était diffusée sur France Télévisions.
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