Parmi ces problèmes de peau, acné, psoriasis ou encore eczéma. Des maladies visibles qui affectent aussi la santé mentale des concernés, qui vont parfois jusqu’à s’isoler et cacher certaines parties de leurs corps. Et qui ont pu être entraînées ou aggravées par les gestes barrières; masques et gel hydroalcoolique.
C’est pourquoi, pour le dermatologue et président de la SFD, Nicolas Dupin, le lien entre le stress et les maladies de peau doit être pris en considération. “À partir des résultats de l’enquête, on voit que les jeunes atteints d’une dermatose ont davantage besoin de voir un professionnel de santé mentale”, explique-t-il.
Une question d’image, mais pas que
En France, 49% des jeunes déclarant souffrir d’une dermatose sont plus nombreux à ressentir le besoin d’un soutien psychologique. “Ces maladies sont visibles et difficiles à vivre. Il y a des personnes pour qui le ressenti est très important car cela touche à l’image”, met en avant le dermatologue. Chez les adolescents, l’apparition de l’acné porte souvent à confusion. “Il y a beaucoup de fausses croyances sur l’acné: ‘tu manges mal, tu manges trop de viande’, alors que c’est une poussée d’hormones. Et cela, l’adolescent peut très mal le vivre, car il pense que l’acné est forcément de sa faute”, argue Nicolas Dupin.
Gel hydroalcoolique et eczéma
Depuis que le Covid fait partie de nos vies, il a aussi dû faire face à une difficulté supplémentaire; celle du gel hydroalcoolique. “Il faut parfois faire un vrai travail de pédagogue et garder la tête haute”, déclare Dorian, qui est aussi responsable RH. Il explique que l’eczéma présent sur ses mains engendre de nombreuses idées fausses et stéréotypes. “Ce rôle de faire comprendre et d’éduquer peut être assez lourd, surtout quand les gens ne connaissent pas la maladie. Je me promène toujours avec une fiole de gel hydroalcoolique et j’essaye de ne pas en mettre beaucoup”, raconte-t-il. “Pour rentrer dans les magasins, il faut en mettre souvent et j’ai eu beaucoup de mal à faire comprendre que ce n’était pas possible pour moi.”
Une réalité qui nécessite, pour certains, un accompagnement, tant dermatologique que psychologique, pour la Société Française de Dermatologie.
Accompagnement mental
“On parle souvent du visage et des cheveux. Un accompagnement mental peut aider à mieux vivre et à ne pas s’isoler”. Au-delà du soin apporté, Nicolas Dupin invite les médecins à écouter davantage les patients. “Nous préparons aussi une autre enquête, ‘Parlez-nous de votre peau’, “qui nous permettra de mieux établir le lien entre le mal de peau et le psychique”, explique-t-il. Ce lien pourrait, selon le dermatologue, permettre “de prévenir l’aggravation de certaines maladies en ne négligeant pas l’écoute pour apprendre à vivre mieux avec la maladie”.