Je me demande si l’arrivée d’une nouvelle génération de consoles a déjà semblé plus dispensable que celle-ci. Si j’en viens à me faire cette remarque, c’est que le nerf de la guerre, les jeux, qui sont l’argument premier pour sortir une nouvelle console, n’existent pas encore. Même les jeux qui vont bénéficier des améliorations destinées aux Series X et Series S au cours des prochaines semaines sont intrinsèquement conçus pour tourner sur des machines moins performantes. J’ai passé quelques heures sur les versions mises à jour de Forza Horizon 4 et Gears 5 ces dernières semaines, et ce qui m’a sauté aux yeux, c’est que ces jeux étaient déjà magnifiques. Mais sur mon écran 4K LED HDR 60Hz, je dois avouer que j’avais du mal à voir la différence. Et pour être honnête, parfois j’ai du mal à voir les améliorations, même sur les analyses hyper poussées, où les changements de hardware et de technique de rendu peuvent produire des résultats qui ont l’air de plus en plus différents mais… pas nécessairement meilleurs.
Quoi qu’il en soit, les nouvelles Xbox sont également conçues pour rendre l’expérience vidéoludique la plus agréable possible grâce au Quick Resume (reprise rapide). Cette fonctionnalité ne marche pas uniformément ou parfaitement sur tous les jeux, mais elle est utilisable sur bon nombre des jeux que vous pourrez ramener du catalogue Xbox One ou que vous pouvez obtenir sur Game Pass. Ça sauvegarde l’état du jeu afin que, même en jonglant entre plusieurs jeux, vous puissiez éviter la plupart des temps de chargement en reprenant là où vous vous étiez arrêté la dernière fois après un court instant. Cette fonctionnalité est une véritable bénédiction pour des jeux comme Forza Horizon 4, dont les temps d’attente sont quelque peu pénibles, même sur la Series X. Maintenant, on peut les zapper à peu près quand on veut grâce au Quick Resume.
On parle de petits laps de temps que la Series X permet désormais de ne pas passer devant un écran de chargement, surtout pour les joueurs qui viennent d’un PC de milieu de gamme ou d’une Xbox One X. La Series X a éliminé les 50 secondes de chargement qui vous offraient la possibilité de saisir votre téléphone et d’aller lire mon dernier trait d’esprit sur Twitter. J’aime beaucoup ce côté instantané, mais d’un autre côté, je n’ai jamais considéré que les temps de chargement de la Xbox One X étaient particulièrement problématiques ou qu’il fallait à tout prix réussir à les supprimer.
Quand j’ai eu ma One X, en 2017, j’en suis tombé complètement amoureux après seulement deux semaines de relation. La Series X suit le même chemin en rivalisant immédiatement voire en surpassant carrément mon PC en termes de performances. Il y a aussi la simplicité de l’installation : la Series X et sa petite sœur moins onéreuse, la Series S, ont toutes deux de bonnes options de calibrage HDR cette fois-ci. De plus, lorsque je lance un jeu, la console paramètre automatiquement mon téléviseur sur le mode « jeu », qui a une latence et un traitement moindres, et elle quitte ce mode lorsque je regarde du contenu vidéo. C’est un détail, certes, mais c’est appréciable lorsque, comme moi, vous êtes susceptible de regarder un film ou une émission aussi souvent que vous jouez à la Xbox.
Mais pendant la période précédant la sortie, le moment où les critiques peuvent faire tourner la bête et tester ses capacités, la One X avait un catalogue de jeux bien plus fourni que celui disponible sur la Series X. De fait, mes impressions sont fatalement incomplètes en ce qui concerne l’aspect le plus important d’une nouvelle console : les jeux ! Si tout va bien, la semaine prochaine, on devrait recevoir des versions adaptées à la Series X de Assassin’s Creed Valhalla et Watch Dogs Legion, Dirt 5 des studios Codemasters, et un panier garni de mises à jour pour des jeux sortis récemment. Mais s’il y a bien un truc unique, quelque chose qui distingue la Series X du reste des consoles… je ne l’ai pas encore vu. Si vous avez une One X ou si vous n’avez pas de téléviseur compatible 120 Hz, alors la Series X n’apportera de solution qu’à des problèmes vraiment secondaires. En revanche, si votre cœur balance encore entre une Series X et une PlayStation 5, je me dois d’être honnête avec vous, il est encore trop tôt pour pouvoir mener une comparaison significative. Autant de points d’interrogation importants qui font qu’il est, pour l’instant, impossible de faire quelque recommandation au sujet d’une console à 500 balles.
Il est un peu plus facile de se montrer indulgent avec la Series S, que l’on peut acquérir pour la modique somme de 300 euros. Cette machine est l’alternative sans lecteur de disque, avec une définition 1440p, à la Series X. Elle présente bon nombre des avantages et des caractéristiques plaisantes de sa grande sœur, et elle va au-delà de ce qu’on pourrait attendre d’elle en termes de performances. Sur un téléviseur 4K, les images améliorés sont terriblement belles. La fréquence d’images très rapide, l’éclairage HDR et les effets de post-traitement capteront votre attention bien plus que les pertes négligeables dues à la réduction des résultats de sortie. C’est une très bonne option, notamment du point de vue économique, pour les téléviseurs 4K. Si vous disposez d’un téléviseur plus vieux, un 1080p par exemple, ne vous posez même pas la question. Foncez !
Les deux machines devraient aisément se faire une place au soleil dans votre appart’. La Series S est étonnamment petite et légère, puisqu’elle fait la taille d’un gros carton de mouchoirs. Il sera donc facile de lui trouver un petit spot. La Series X est plus imposante. Elle a cette forme trapue de la console de salon, et elle est environ 2 fois plus grosse que la One X. Il serait sans doute aisé de lui trouver une place discrète dans la majorité des installations, mais notez un point important : la Series X produit beaucoup, mais vraiment beaucoup de chaleur qu’elle envoie dehors par l’énorme ventilateur situé sur le haut du châssis. Donc assurez-vous de lui trouver une place dans un endroit où l’air passe, et qu’elle ne crache pas son haleine sur un objet sensible à la chaleur. Même quand elle est allumée mais sur pause, la Series X peut servir de chauffage d’appoint. En revanche, point positif, elle reste assez silencieuse, même en chargement.
Je suis plutôt sceptique quant au disque dur de 500 GB de la Series S, surtout quand on constate que les jeux modernes sont de plus en plus gourmands en espace. J’ai été choqué de la facilité avec laquelle j’ai rempli le terabyte de la Series X, alors même si la Series S utilise l’espace de manière un peu plus efficace (les tailles d’installation étaient significativement inférieures à celles de la Series X), le fait est que les installations de jeux grimpent continuellement vers les 100 GB. Je suis curieux de voir ce qu’il adviendra de cette tendance une fois que la PS4 et la Xbox One seront définitivement mises en retrait.
Pour l’instant, les deux nouvelles Xbox sont rétro-compatibles, notamment grâce à la facilité avec laquelle de multiples références du catalogue Xbox One ont fait la transition. Les développeurs sont vraiment très bons là-dedans, et pour le joueur qui a fait l’impasse sur la Xbox One X, il y a vraiment des améliorations notables. Mais à l’heure actuelle, les nouvelles Xbox ne disposent pas d’assez de nouveaux jeux ou d’anciens jeux qui auraient fait l’objet de mises à jour clinquantes permettant de constituer un catalogue assez attractif pour convaincre un joueur de la nécessité impérieuse d’en faire l’acquisition.
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