Les quatre syndicats de branche appellent, selon le secrétaire fédéral de la FNME-CGT en charge de la politique revendicative Fabrice Coudour, ”à protester contre cette décision scandaleuse d’augmentation du plafond de l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique, NDLR), qui vient spolier le rôle d’EDF, voire organiser la destruction d’EDF”.
Afin de limiter la hausse des prix de l’électricité pour les consommateurs, dans un contexte de flambée des prix de l’énergie, le gouvernement français a demandé à EDF, dont l’État possède 84%, d’augmenter de 20% le volume d’électricité nucléaire vendu à prix réduit à ses concurrents cette année.
Le groupe va donc vendre à un prix réduit jusqu’à 40% de sa production électrique en 2022, au lieu de vendre aux prix forts du marché, et perdre des milliards d’euros – environ 8 milliards sur son excédent brut d’exploitation 2022, selon lui.
Une décision qui a ému jusque dans les plus hautes sphères de l’énergéticien. Dans un message interne aux “managers” d’EDF, le PDG Jean-Bernard Lévy a qualifié pour sa part de “véritable choc” la décision du gouvernement. “Ce n’est pas ce que nous avions proposé au gouvernement” et cette décision “va peser lourdement sur nos résultats”, souligne-t-il dans ce texte consulté par l’AFP. “Beaucoup d’entre vous m’ont fait part de leur soutien, voire de leur indignation, et je partage votre émotion”, a aussi écrit le PDG.
Des premières actions de la CGT
Déjà mardi 25 janvier, des salariés du secteur de l’énergie et d’EDF étaient en grève pour demander une revalorisation de leurs salaires et pensions, occasionnant une baisse légère et momentanée de la production électrique en France, sans perturbation.
Interrogé par l’AFP, le gestionnaire des lignes à haute et moyenne tensions RTE a évoqué une baisse de production dans la nuit de lundi à mardi “de 750 MW liée au mouvement de grève”, baisse qui s’est arrêtée dans la matinée à la suite d’une demande de RTE.
Les salariés et les retraités revendiquent un rattrapage immédiat “d’au moins 10% de leurs salaires et pensions”, selon la CGT qui assure que leur évolution depuis dix ans n’a pas pris en compte l’inflation.
“Il y a des salariés en grève, dans des sites Enedis, des sites de production hydraulique, du thermique à flamme (centrale produisant de l’électricité à partir de gaz ou de charbon) (…), il y a des baisses de production sans impact pour les usagers bien évidemment, parce que ce n’est pas notre but”, a déclaré à l’AFP Fabrice Coudour.
Outre des rassemblements devant divers sites de production d’énergie, une action éclair a été menée par la CGT à Paris qui a indiqué avoir déposé symboliquement des compteurs électriques devant le bâtiment de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), accusée de “cautionner le pillage du service public”, selon le syndicaliste.
Ce mouvement reconductible à l’appel de la seule CGT mardi faisait office de premier coup de semonce dans une semaine également marquée par le mouvement national pour les salaires du 27 janvier, qui concerne l’ensemble des secteurs de l’économie.
“La bataille qui commence aujourd’hui, c’est un appel à la grève reconductible et donc ça viendra se superposer avec la bataille de demain en interfédérale”, a prévenu Fabrice Coudour.
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