COVID-19 – Les festivals sont annulés, mais pas les fêtes entre amis. Les rassemblements sont en effet autorisés dans l’espace privé…mais ils n’en sont pas moins un danger bien réel de contamination, pour peu qu’un invité soit porteur du coronavirus. Alors que de nombreuses villes ont décidé, au regard des chiffres inquiétants, d’imposer le port du masque en public, les événements organisés chez soi constituent plus que jamais un danger sanitaire.
Rien de plus logique: un cluster, c’est lorsque trois personnes sont des cas confirmés ou probables de contamination au coronavirus, dans une période de sept jours et ayant participé à un même rassemblement. Quel moment plus propice qu’un dîner entre amis!
Les chiffres officiels du gouvernement ne laissent d’ailleurs pas de place au doute: sur l’ensemble des 184 clusters en cours d’investigation au début du mois d’août dans l’hexagone, une quarantaine proviennent du milieu familial élargi ou de rassemblement publics ou privés: c’est, après le lieu de travail, le deuxième type d’endroit de contamination au Covid-19. La faute à un faisceau d’éléments qui fragilisent les habitudes prises durant la pandémie.
Les gestes barrière, plus importants que jamais
La précaution la plus évidente, en particulier en période de canicule, c’est d’éviter de se réunir dans les lieux clos et en particulier si un ventilateur fait circuler l’air. Dès les premiers mois de l’épidémie, les études ont apporté une réponse formelle: la circulation de l’air dans un endroit fermé peut faire exploser le nombre de contaminations. Depuis, les chercheurs ont démontré que le virus se transmettait aussi par aérosol, c’est-à-dire directement dans l’air. Mieux vaut donc discuter sur le balcon ou dans le jardin…mais pas de trop près.
Il est évidemment difficile de respecter la distanciation sociale durant un événement privé, qu’il s’agisse d’un apéro entre amis ou d’un barbecue avec la famille des voisins. Mais d’un autre côté, le port du masque est encore plus inconfortable…il faudra pourtant choisir. Le gouvernement préconise une distance d’un mètre, en se calquant sur les recommandations de l’OMS, afin d’éviter une part importante des projections, les postillons en particulier.
Cette distance importante, mais pas forcément suffisante, comme l’ont démontré plusieurs études, n’est déjà pas respectée dans le cadre privé. Début août, l’agence régionale de Santé de Bretagne révélait ainsi que 25 jeunes avaient été testés positifs après une fête privée à Saint-Malo…avant d’insister sur la nécessité de respecter la distanciation sociale, que n’avaient pas pratiqué les participants.
N’oubliez pas non plus les gestes barrière, qui eux aussi ont tendance à être laissés à la porte dans le cadre privé: se laver les mains fréquemment, tousser dans son coude…et surtout éviter les poignées de mains, la bise, les embrassades en général. À ce sujet, les études sont sans ambiguïté: n’importe quel type de contact de peau entre deux personnes, y compris un simple “fist bump”, peut entraîner une transmission du virus. Là encore, être chez soi et entre amis ou en famille n’efface pas ces précautions…même lorsqu’elles sont particulièrement difficiles à pratiquer en présence d’enfants.
Les enfants, vecteur (presque) incontrôlé
Ces derniers sont, depuis le début de la pandémie, une interrogation pour les chercheurs. Très rarement malades du Covid, ils n’évitent pas pour autant le risque d’être des porteurs asymptomatiques. Une étude parue à la fin du mois de juillet dans la revue JAMA pediatrics va même plus loin: la charge virale des enfants de moins de cinq ans, expliquent les chercheurs, serait supérieure à celle d’enfants plus âgés…ou même des adultes.
Du côté de la contamination, les nouvelles ne sont pas meilleures. Une étude sud-coréenne à paraître dans la revue Emerging Infectious Diseases montre que les sujets âgés de 10 à 19 ans transmettent la maladie tout aussi facilement que les adultes…le fait qu’ils soient, à une écrasante majorité, asymptomatique, n’y changerait donc rien.
Comment faire alors pour empêcher vos enfants, ou ceux de vos amis, d’être les vecteurs d’un nouveau cluster, transmettant avec leurs jeux et leur énergie le virus d’une personne à l’autre? Hormis s’assurer dans la mesure du possible qu’ils respectent aussi les gestes barrière, certaines activités sont particulièrement à bannir, comme nous l’apprend une étude du Center for Disease Control and Prevention américain (CDC) parue le 7 août.
Au coeur de l’analyse, les enfants d’une colonie de vacances qui s’est avérée être un cluster épidémique, et leurs activités. Les auteurs de l’étude ont identifié les pratiques qui ont conduit à ce phénomène, rare, à une contamination massive d’enfants par SARS-CoV-2: des regroupements pour encourager, en criant, des équipes qui s’affrontaient au cours de jeux; des chansons entonnées en choeur; enfin, le fait de dormir en groupe dans des cabanes.
On retrouve dans cette analyse les conditions déjà connues d’une contamination par le Covid, qu’il s’agisse des postillons, ou de la proximité prolongée: limiter la transmission éventuelle, cela voudra donc dire éviter ces activités collectives si possible, y compris un camping improvisé dans une chambre. Pour les enfants comme pour leurs parents.
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