LGV Nîmes-Montpellier : 420.000 euros accordés à une famille du Hérault en raison de désagréments sonores

Établie à Saint-Brès, dans un ancien mas datant de 1713, une famille héraultaise a reçu un dédommagement de 420.000 euros de la part de la société Oc’via, après un long parcours judiciaire de huit ans. “Notre mas se trouvait à peine à 200 mètres de la LGV reliant Montpellier et Nîmes”, indique Antoine, le fils du propriétaire. Cette ligne de contournement a engendré d’importantes nuisances sonores et visuelles : “Pendant les travaux, les murs vibraient… En une seule journée, 160 trains passent à 220 km/h sur cette ligne, le bruit est insupportable.” Contraints de vendre le mas familial, les parents d’Antoine se sentent soulagés par la décision de la cour administrative d’appel de Toulouse, mais restent profondément affectés par la perte de leur maison. “La LGV a ruiné le rêve d’une vie.” Pendant les travaux, qui ont débuté en 2013, la famille a vu surgir un édifice de 12 mètres de hauteur au bord de leur jardin. “La piscine était juste en face, c’était un cauchemar visuel. Ajoutez à cela le bruit d’un TGV lorsqu’il passe”, décrit-il. Au moment de la vente, ils ont eu des difficultés à trouver un acheteur. “Nous avons dû réduire le prix de la maison, sinon nous n’aurions jamais trouvé quelqu’un”, précise Antoine. Dans les souvenirs d’Antoine, son père a investi toutes ses forces dans la propriété. “Il a acquis ce terrain de 20 000 m2 dans les années 80, arrivant d’Algérie avec très peu d’argent. Le bâtiment n’était alors qu’un amas de ruines. Il n’y avait ni toit ni murs… Alors, il a investi toutes ses économies”, raconte-t-il. Maintenant à la retraite, Antoine a passé des heures dans sa jeunesse à bâtir la maison et à planter des arbres avec son père. “C’était le domaine de mon enfance, mais aussi celui de mes enfants… J’aurais aimé qu’il demeure dans la famille”, déplore l’ancien pilote d’avion. Au total, la famille a perdu près de 700.000 euros lors de la vente de leur maison, “les 420.000 euros ne répareront pas le fait que le passage d’une ligne TGV a détruit le rêve d’une vie”, conclut Antoine.