Les jeunes adultes se tournent de plus en plus vers l’intelligence artificielle (IA) pour établir des relations amoureuses et amicales. Cependant, ces nouvelles tendances soulignent une fracture sociale croissante.
Une enquête menée par l’Institut for Family Studies (IFS) et YouGov révèle qu’un jeune adulte sur quatre envisage que des partenaires virtuels basés sur l’IA pourraient remplacer de véritables relations amoureuses. Ce constat indique un changement dans la façon dont les jeunes générations, en particulier les membres de la génération Z et les Millennials, envisagent leurs relations sentimentales.
Ce phénomène suscite des opinions divisées. Certains y voient une opportunité d’échapper à la solitude ou de trouver du réconfort, tandis que d’autres s’inquiètent des implications sociales et éthiques. Ce débat met en évidence des préoccupations plus larges concernant l’influence grandissante de l’IA dans des domaines essentiels de la vie.
Concernant les amitiés virtuelles, environ 10 % des jeunes adultes sont ouverts à l’idée d’avoir un ami IA, avec 1 % d’entre eux déclarant en posséder déjà un. Ces amis artificiels visent à fournir un soutien émotionnel et une interaction similaire à celle des relations humaines. Néanmoins, environ 57 % des participants expriment un scepticisme à ce sujet, ressentant un malaise face à cette technologie.
Le temps passé en ligne semble avoir un impact significatif sur cette acceptation. Les jeunes consacrant plus de six heures par jour sur internet sont plus réceptifs à l’idée d’aimer un ami IA, alors que ceux qui limitent leur usage sont plus réticents. Des différences démographiques apparaissent également : les hommes et les personnes avec des perspectives libérales sont plus enclins à accepter ce type d’amitié que les femmes et les conservateurs.
En ce qui concerne les relations amoureuses avec des partenaires IA, 7 % des jeunes célibataires envisagent cette option. Bien que ce chiffre soit faible, il reflète une évolution des mentalités, certains y voyant une solution pour combler un vide affectif, en particulier parmi les gros consommateurs de pornographie, qui sont deux fois plus susceptibles de considérer un partenaire IA. En revanche, 71 % des répondants rejettent cette idée, avec des réticences plus marquées chez les jeunes femmes, les diplômés de l’enseignement supérieur et les individus à revenus élevés.
L’étude met aussi en lumière une inégalité sociale renforcée. Les jeunes adultes à faible revenu ou sans diplôme semblent plus ouverts aux relations avec l’IA, percevant cette technologie comme une alternative dans un contexte où les relations humaines leur paraissent inaccessibles. Toutefois, cette même catégorie exprime des inquiétudes importantes concernant les effets sociétaux de l’IA.
Ces résultats soulèvent des questions fondamentales : l’IA pourrait-elle aggraver les inégalités sociales ? Les classes aisées semblent rejeter l’idée d’un partenaire IA, alors que les moins favorisés pourraient l’adopter davantage, ce qui pourrait créer une stratification sociale où les relations amoureuses sont influencées par des critères économiques et technologiques.
L’intégration de l’IA dans les relations amoureuses et amicales soulève des opinions très contrastées. D’un côté, certains considèrent cela comme une solution aux besoins émotionnels dans un monde ultra-connecté, tandis que beaucoup craignent une substitution des véritables interactions humaines par des interactions artificielles. La question de savoir si l’IA redéfinira nos relations humaines ou restera un outil limité est désormais au cœur des débats et mérite une attention approfondie.
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