Utilisant un vocabulaire conforme au lexique de l’extrême droite, l’aîné décrit comment le jeune homme, encore mineur, a été roué de coups par “un groupe de cinq racailles colorées” après avoir porté secours à des filles subissant une agression. “Voyant cela, mon petit frère Augustin de 17 ans, a pris leur défense en retenant ces individus le temps qu’elles rentrent à l’abri dans le Monoprix. À cinq contre lui avec tout l’honneur d’un homme, ils l’ont fracassé gratuitement sans que personne n’intervienne, ni pour les filles, ni pour lui”, écrit le grand frère, dressant le “bilan de l’intervention de sauvetage contre ces cinq citoyens modèles détestant notre pays”: plusieurs dents cassées, une fracture à la mâchoire et une possible opération des cervicales.
Et Grégoire Richard de conclure: “Merci d’en parler et de faire prendre conscience aux personnes ne voulant pas voir la réalité de Lyon et de notre pays face aux nouvelles populations, qu’il faut agir vite face à ces personnes violentes et sans intelligence détestant notre culture nationale française”. Au moment de sa publication, le message ne comportait pas encore le hashtag #justicepouraugustin ni le lien vers un groupe Facebook du même nom, ajoutés ce lundi 24 août en début d’après midi.
Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Frédéric Poisson ont aussi commenté cette affaire, tout comme le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez. “Le courage admirable du jeune Augustin mérite que la violence de ses agresseurs soit frappée lourdement. La place Bellecour ne peut pas être abandonnée à des bandes de sauvages. Il faut refuser cette soumission”, a tweeté l’ancien président des Républicains.
Candidats RN à la ville et à la métropole de Lyon lors des dernières municipales, Agnès Marion et l’ex-insoumis Andréa Kotarac, ont également condamné l’agression. “Depuis l’affaire Marin (Sauvajon, ndlr), les politiques n’ont rien fait. Combien de drames faudra-t-il avant qu’ils agissent?”, a tweeté Andréa Kotarac, faisant le parallèle avec l’histoire de cet étudiant qui avait été laissé pour mort à Lyon en 2016 par un groupe de jeunes, alors qu’il s’était interposé dans l’agression d’un couple. Marin Sauvajon avait passé deux semaines dans le coma et s’est vu décerner la Légion d’honneur en 2019.
Sur les réseaux sociaux, l’appel aux partages lancé par Grégoire Richard a largement été entendu. Au moment de la rédaction de cette article, son témoignage comptabilisait plus de 1000 partages sur Facebook. Sur Twitter, les comptes influents de la fachosphère se sont mobilisés pour faire apparaître le hashtag #JusticePourAugustin parmi les sujets les plus discutés sur le réseau social, ce qui fut fait en début d’après-midi.
Au moment de la publication de cet article, le mot-dièse comptabilisait plus de 11.000 tweets, selon les données fournies par Visibrain, plateforme de veille médiatique. Sur Facebook, un compte de soutien a été créé dans l’après-midi. Peu avant 17h, il comptait plus de 1000 adhésions, dont des membres de la famille d’Augustin. Pour l’heure, aucune information n’était disponible quant à l’ouverture d’une enquête ou une arrestation de suspects. Selon Lyon Mag, une plainte a été déposée par la famille d’Augustin, ce qu’a confirmé à l’AFP une porte-parole de la police lyonnaise.
Selon la police, toujours citée par l’AFP, aucun appel n’a été passé aux pompiers ni à la police au moment des faits, ni de la part d’éventuels témoins, ni de la victime. Interrogé lundi par l’agence de presse, un responsable de la supérette présent vendredi soir a répondu n’avoir appris les faits que ce lundi, faute d’avoir vu quoi que ce soit vendredi. La police compte exploiter notamment la vidéosurveillance de la place Bellecour et de ses abords.
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