Le chef de l’État est attendu en fin de journée à Zagreb, où il restera une vingtaine d’heures avant de s’envoler pour Rome où il signera un traité franco-italien et rencontrera le pape François vendredi 26.
En s’entretenant avec le Premier ministre Andrej Plenkovic, au pouvoir depuis 2016, Emmanuel Macron va chercher à donner de l’élan à des relations franco-croates jusqu’à présent assez limitées, notamment sur le plan économique, la part de marché de la France étant inférieure à 3%.
Ces liens ont cependant été renforcés par l’annonce, en mai, d’un contrat d’achat de 12 avions de combat Rafale d’occasion par la Croatie pour un milliard d’euros. Il sera acté jeudi par les ministres de la Défense en présence des deux dirigeants. Avec cette acquisition, Zagreb entend moderniser ses forces armées et réalise sa plus importante commande d’armement depuis la guerre des Balkans et l’indépendance. “Il ne s’agit pas uniquement d’un contrat commercial, mais aussi du renforcement de la coopération stratégique” entre les deux pays, souligne l’Élysée.
En route vers l’euro
Andrej Plenkovic et Emmanuel Macron échangeront aussi sur les tensions dans les Balkans avec “la dégradation de la situation” en Bosnie voisine, a précisé la présidence.
En outre, le dirigeant croate devrait de nouveau demander le soutien de Paris pour que la Croatie, qui est entrée dans l’UE en 2013, puisse rejoindre la zone euro et l’espace Schengen. Et Emmanuel Macron devrait donner des signes positifs puisque Zagreb “remplit les critères” qui devraient lui permettre d’adopter la monnaie unique dans les prochaines années, selon l’Élysée.
Et “nous accueillons avec bienveillance” la demande d’entrée dans l’espace Schengen de la Croatie, qui a l’une des frontières extérieures “les plus étendues” de l’UE.
La Croatie est l’un des deux derniers pays de l’UE où Emmanuel Macron ne s’est pas encore rendu depuis le début de son quinquennat. Une visite dans le dernier pays, la Hongrie de Viktor Orban, est “en préparation”, a indiqué l’Élysée, en soulignant qu’elle devrait se faire dans le cadre de la présidence par Budapest du groupe des pays de Visegrad, qui regroupe quatre nations d’Europe centrale.
Seconde visite au Vatican
Emmanuel Macron entamera jeudi après-midi la seconde étape de son déplacement en étant reçu à Rome par son homologue Sergio Mattarella puis en se réunissant avec le président du Conseil Mario Draghi, avant de signer le lendemain matin le traité du Quirinal, du nom du siège de la présidence italienne.
Ce traité, qui s’inspire de celui entre la France et l’Allemagne, vise à “stabiliser la relation franco-italienne sur le long terme”, souligne l’Élysée. La “confiance” et “le respect mutuel” entre Emmanuel Macron et Mario Draghi contrastent fortement avec les exécrables relations qu’entretenaient Paris et Rome, “les deux sœurs latines”, lorsque le patron de la Ligue, Matteo Salvini, était ministre de l’Intérieur.
Vendredi à 11 heures, Emmanuel Macron sera reçu en audience par le pape François au Vatican, où il sera accueilli pour la deuxième fois depuis le début de son quinquennat après la visite de juin 2018. Ils devraient s’entretenir du climat, des inégalités, de l’accès à la vaccination dans le monde, mais aussi de l’Europe.
Il est également “probable” qu’ils discutent de la situation difficile que traverse l’Église catholique française après les révélations choc de la commission Sauvé qui estime à 330.000 le nombre de personnes de plus de 18 ans ayant fait l’objet de violences sexuelles depuis 1950, quand elles étaient mineures, de la part de clercs, religieux ou personnes en lien avec l’Église.
Emmanuel Macron devrait en outre “renouveler son invitation au pape de venir en France”, selon l’Élysée. Une visite que les fidèles français attendent depuis le début du mandat de François, élu lors du conclave de 2013.
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