Mercredi soir, le président Emmauel Macron intervenait pour donner sa vision du rééquilibrage en cours entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Ce fut non pas un numéro d’équilibriste, mais d’illusionniste, en faisant passer le message des électeurs (qui demandent un changement dans le contenu de sa politique) pour une simple demande de changement de méthode.
Il demeure dans les propositions du président ce préjugé tenace du macronisme qu’il existe toujours une solution correcte pour régler les problèmes : le désaccord politique vient d’une mauvaise compréhension ou de chicaneries idéologiques qu’on soigne par de la “pédagogie”. Macron tend un piège à ses oppositions : tourner l’opinion publique contre les partis d’opposition en les rendant responsables d’éventuels blocages institutionnels.
Mais quels sont les compromis qu’il est, lui, prêt à faire ?
Car au-delà de ces débat de méthode, il faut rester concentrés sur le contenu de la politique menée par Macron depuis 5 ans. Il prend pour acquis que son projet présidentiel est légitime, mais sa base sociale reste faible. Dans le précédent quinquennat les institutions lui permettaient de gouverner en forçant le pays. Le moment que nous vivons est celui où le strict mécanisme institutionnel ne suffira peut-être plus.