“J’ai honte” pour la classe politique libanaise, a déclaré le président français au cours d’une conférence de presse organisée à l’Élysée au lendemain de la démission du premier ministre désigné Moustapha Adib, incapable de former un gouvernement en raison de querelles politiciennes sur les portefeuilles.
?️ Situation au Liban : “Les forces politiques libanaises ont décidé de trahir leur engagement, ont fait le choix de privilégier leurs intérêts partisans au détriment de l’intérêt général du pays”, déclare Emmanuel Macron
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— franceinfo (@franceinfo) September 27, 2020
“Je constate qu’ils ont fait le choix de livrer le Liban au jeu des puissances étrangères, de le condamner au chaos, au lieu de lui permettre de bénéficier de l’aide internationale dont le peuple libanais a besoin”, a-t-il regretté.
“Ce que voulaient faire (les) partis politiques ces dernières semaines, c’était simplement s’assurer que ce soient les mêmes qui restent aux manettes”, a-t-il également dénoncé.
Ces partis politiques s’étaient engagés auprès d’Emmanuel Macron, le 1er septembre à Beyrouth, à former un cabinet de ministres “compétents” et “indépendants” dans un délai de deux semaines.
Mais samedi, Moustapha Adib, chargé le 31 août de le former, a jeté l’éponge, mettant en avant l’inexistence d’un consensus entre les partis malgré le choc provoqué par la tragique explosion du 4 août au port de Beyrouth.
Emmanuel Macron s’en est pris particulièrement au parti chiite Hezbollah, qui “ne doit pas se croire plus fort qu’il ne l’est”.
“La feuille de route du 1er septembre demeure”
Le Hezbollah, a-t-il lancé, “ne peut en même temps être une armée en guerre contre Israël, une milice déchaînée contre les civils en Syrie, et un parti respectable au Liban. C’est à lui de démontrer qu’il respecte les Libanais dans leur ensemble. Il a, ces derniers jours, clairement montré le contraire”.
“Vous avez un système de terreur qui s’est mis en place et que le Hezbollah a imposé et je le dis avec d’autant plus de clarté que je leur ai dit”, a-t-il clairement dénoncé.
Malgré ses vives critiques, Emmanuel Macron a affirmé que les dirigeants libanais avaient une “dernière chance” pour que soient respectés leurs engagements.
“La feuille de route du 1er septembre demeure (…), elle est la seule initiative prise sur le plan national, régional et international (…), elle n’est pas retirée de la table (…) mais il appartient maintenant aux responsables libanais de saisir cette dernière chance eux-mêmes”, a-t-il dit.
Il a aussi indiqué qu’il réunirait “d’ici vingt jours l’ensemble des membres du groupe international de soutien au Liban pour consolider l’unité de la communauté internationale sur les prochaines étapes”.
La première “sera d’exiger que les résultats de l’enquête sur les causes de l’explosion du 4 août soit enfin établie et rendue publique et que les responsables soient désignés”.
Il a exclu l’hypothèse d’imposer des sanctions contre les dirigeants car elles “ne (me) paraissent pas être le bon instrument” à ce stade, et ont “leur limite” car leur “effet utile est à évaluer”.
“La France restera engagée aux côtés de ses amis libanais”, a-t-il assuré.
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