“Le Venezuela a des pétroliers, a des clients prêts à nous acheter du pétrole. Il consacrerait une partie de sa production pour obtenir les vaccins dont il besoin. Du pétrole contre des vaccins!”, a lancé Nicolas Maduro, lors d’un intervention à la télévision publique.
“Mais nous n’allons les mendier à personne”, a-t-il ajouté, dans une claire allusion à une initiative du principal opposant Juan Guaido qui a promis de libérer des fonds vénézuéliens aux États-Unis pour acheter des vaccins.
Tenemos listos dos métodos para obtener las vacunas, a través del mecanismo Covax: Con la liberación del dinero que nos tienen secuestrado, y con el Plan Petróleo por Vacunas. ¡Venezuela tiene dignidad y cuenta con los recursos para garantizar la salud del pueblo venezolano! pic.twitter.com/PD5SCYwXPF
— Nicolás Maduro (@NicolasMaduro) March 29, 2021
Ancien géant pétrolier, le Venezuela produisait 520.000 barils/jour en février 2021 (chiffres Opep), loin des 3 millions de barils qu’il produisait en 2013. La chute de la production est antérieure aux sanctions mais le pays a désormais de grandes difficultés pour le commercialiser en raison de celles-ci.
Vaccins russe et chinois contre le Covid-19
La formule “pétrole contre vaccins” fait écho au programme “Pétrole contre nourriture” mis en place par l’ONU pour venir en aide aux populations irakiennes malgré les sanctions économiques édictées après l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990.
Le Venezuela a lancé en février une campagne de vaccination contre le Covid avec les vaccins russe Spoutnik V et chinois Sinopharm et doit en outre recevoir 60.000 vaccins cubains.
Il avait auparavant réservé entre 1,4 et 2,4 millions de doses de ce vaccin à travers le dispositif Covax de l’Organisation mondiale de la Santé pour les pays les plus démunis. Aucun de ces vaccins n’est arrivé en raison d’un problème de dettes du Venezuela envers l’OMS, et le président Maduro tente depuis des semaines de débloquer des fonds gelés pour régler le litige.
Le Venezuela a fait part le 15 mars de sa décision de refuser l’AstraZeneca, en raison d’éventuels effets secondaires, mais demande à recevoir des vaccins d’un autre fabricant.
Le pays de 30 millions d’habitants a enregistré 154.165 cas pour 1.532 décès selon le bilan officiel du 25 mars, des chiffres mis en doute par l’opposition alors que les hôpitaux et cliniques sont saturés selon des témoins. Les autorités s’inquiètent désormais de l’augmentation récente du nombre de cas et notamment de l’apparition du variant brésilien du virus.
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