L’objet de cette levée de boucliers numériques: une annonce diffusée par l’agence each One, proposant une offre pour une formation de cariste au sein de l’enseigne IKEA. Une formation qui pourrait déboucher sur une embauche en CDD ou en CDI au dépôt de l’enseigne situé à Chartres.
Parmi les conditions requises pour postuler sur l’annonce relayée par tout l’état major du parti d’extrême droite, ”être réfugié ou bénéficiaire de la protection subsidiaire”. Ce qui, pour Marine Le Pen, revient à organiser une “préférence étrangère” et donc, discriminer sur le marché de l’emploi. “Le racisme d’État et le racisme systémique existent… mais contre les Français”, s’indigne-t-elle, promettant d’y mettre fin une fois élue.
“Depuis 6 ans maintenant, each One ouvre le champ des possibles de l’inclusion avec des étudiants, des bénévoles, des écoles, des institutions et des entreprises pour mieux connaître et révéler le potentiel de ces personnes”, peut-on lire sur le site de cette société à mission. Un type de structures issu de la loi Pacte et “permettant à une entreprise de déclarer sa raison d’être à travers plusieurs objectifs sociaux et environnementaux”.
Pour ce qui est d’each One, ses objectifs visent donc à une meilleure intégration des réfugiés, que ce soit via les études ou le monde professionnel. Mais cela revient-il à organiser une discrimination à l’embauche, comme l’assènent Marine Le Pen et les élus RN, qui accusent directement l’enseigne suédoise via le hashtag #IkeaDiscrimine?
Pas du tout. Comme le fait remarquer sur Twitter un journaliste de Libération, la même annonce pour ce poste existe sur le site d’IKEA, sans qu’aucune condition de nationalité ne soit mentionnée (ce qui est de toute façon illégal). Il est donc faux d’affirmer que le marchand de meubles commet une discrimination, puisque la mention au fait d’être réfugié est une condition pour postuler à cette formation via each One, et non un prérequis exigé par la célèbre enseigne. “Ce tweet de Marine Le Pen est partiel et sorti de son contexte. IKEA a par ailleurs ouvert ces postes à l’ensemble des Français”, a réagi dans un tweet each One, précisant que la candidate du RN “ne reprend que la partie ‘formation spécifique’ du partenariat” entre le géant suédois et l’entreprise.
“La mission de notre entreprise est précisément de permettre aux personnes réfugiées de retrouver un emploi, toutes qualifications confondues. Cela ne se fait pas au détriment des Français mais dans une logique inclusive où tout le monde y gagne”, poursuit each One.
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