“Si je vous disais que ça ne me touche pas, personne ne me croirait. (…) Évidemment, c’est brutal, c’est violent, c’est difficile pour moi”, a concédé Marine Le Pen sur le plateau de Cnews ce vendredi 28 janvier après l’interview de sa nièce au Parisien. Cette dernière a déclaré qu’elle “réfléchissait” à revenir en politique en 2022, potentiellement aux côtés de l’ancien journaliste. Mais elle a exclu tout retour auprès de sa tante et du RN.
Malgré des relations conflictuelles, “on ne s’attend jamais vraiment” à ce genre de décision de la part de sa famille, a reconnu Marine Le Pen. Et de lâcher, amusée par une question de Laurence Ferrari sur les chats, son animal favori: “En tout cas, c’est vrai qu’on n’a pas de mauvaises surprises avec eux”.
“Ce n’est pas ça qui m’écartera de la politique”, a cependant affirmé Marine Le Pen. “Je sais qu’on peut parfois payer un prix très lourd dans cet engagement politique. (…) Mais il y a des choses qui nous dépassent. On se bat pour un idéal, pour des gens, pour leur avenir. Et c’est ça qui me donne la force aujourd’hui.”
Des reproches “injustes”
Politiquement parlant, un ralliement officiel de Marion Maréchal à Éric Zemmour serait un dur coup porté à la campagne de Marine Le Pen. L’ancienne députée du Vaucluse a gardé de l’influence dans le parti, et son départ pourrait en encourager d’autres, après déjà ceux de deux eurodéputés.
Pour expliquer sa rupture politique avec sa tante, Marion Maréchal a évoqué ses changements de positions sur certains sujets comme le mariage pour tous. Pendant la campagne 2017, Marine Le Pen promettait de l’abroger, avant d’y renoncer.
Mais la candidate du RN a jugé ces arguments et cette analyse “injustes”. “Ce n’est pas une divergence sur le mariage pour tous qui peut justifier une rupture. Concernant la CEDH (autre point pointé par Marion Maréchal, NDLR) si je renonce à en sortir, c’est que j’ai trouvé un meilleur moyen juridique pour protéger les Français. (…) Je suis une pragmatique, pas une idéologue. Je ne dis pas il faut sortir de la CEDH pour sortir de la CEDH”, a-t-elle assumé sur CNews.
Elle a aussi déploré une contradiction entre cette prise de position de sa nièce et ses premières déclarations sur son vote pour 2022. Marion Maréchal “avait indiqué qu’elle soutiendrait celui qui est mieux placé. Incontestablement, je suis mieux placée aujourd’hui qu’Éric Zemmour puisque je suis donnée au second tour”, a rappelé la candidate.
Marion Maréchal se justifie en expliquant que la marge de progression de sa tante est plus faible que celle du polémiste. Fin du suspense sur son ralliement ou pas dans un mois.
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