L’exposition, la première en France pour l’artiste de 52 ans, s’intitule “Moment of Affection” et se tient dans le cadre des Rencontres d’Arles, qui s’ouvrent le 4 juillet prochain. Elle est ravie. “C’est un si beau pays et c’est toujours merveilleux d’exposer dans un nouvel endroit”, nous a-t-elle soufflé au cours d’une interview.
Bien connu du public britannique, son travail l’est nettement moins chez nous. Et pourtant, à 52 ans, la sœur de la créatrice de mode Stella McCartney s’est fait une place de choix dans la photographie, et notamment dans les portraits de stars. Billie Eilish, Taylor Swift, Harry Styles… On ne compte plus le nombre de people à être passés devant son objectif, y compris la reine d’Angleterre.
Elizabeth II en toute simplicité
C’était en 2015, lorsqu’elle est devenue la monarque ayant régné le plus longtemps au Royaume-Uni. La photo en question a été prise au palais de Buckhingham. Très intimiste, elle met en scène Elizabeth II dans une grande simplicité, assise à son bureau près d’une fenêtre, souriante, devant une boîte à lettres ouverte. “La lumière était naturelle et douce, elle reflétait une expression détendue, très vraie”, commente Mary McCartney.
Elle n’apparaît pas dans la sélection du Château La Coste. Non, ce qu’elle a décidé d’exposer, ici, est différent. “Moment of Affection” est une exposition regroupant des clichés, pour la plupart jamais montrés au public, et témoignant d’instants spontanés censés évoquer l’amour, le désir, le deuil, la peine et un pan d’émotions instantanées à celle ou celui qui les voit.
“L’idée m’est venue pendant la pandémie, explique la photographe. J’étais seule, sans personne. Je me suis alors mise à partager sur Instagram ces instants que je collecte et que j’ai toujours collectés depuis mes débuts. Certains souvenirs où les gens pouvaient être proches ou se réunir prenait alors tellement de sens.”
″Ça respire l’amour”
En collaboration avec son amie Georgina Cohen, l’une des patronnes de la très réputée galerie Gagosian, elle a alors pioché dans ses archives personnelles pour ne garder qu’une vingtaine de photos.
Certaines sont figées, comme ce moment de tendresse en noir et blanc, où l’on voit la mère de l’artiste enlacer sa petite sœur. C’est un souvenir personnel, pourtant Mary McCartney a le sentiment qu’il revête un caractère universel. “Comme dans l’histoire de l’art, ça illustre une scène typique entre une mère et son enfant. On voit ma sœur dans ses pensées, pendant que ma mère embrasse le dessus de sa tête. Ça respire l’amour”, concède-elle.
© Mary McCartney Courtesy of Château La Coste
© Mary McCartney Courtesy of Château La Coste
L’autre passion pour la cuisine
D’autres images sont vives et animées. On les dirait en mouvement. C’est le cas d’une photo mettant en scène deux chevaux blancs, un petit et un grand, en train de galoper. C’est l’une de ses préférées. “Cette photo est, selon moi, celle qui transmet le plus d’énergie”, précise-t-elle. La rencontre fringante entre les deux équidés “vous donne la même excitation. Ça vous secoue, ça vous réveille”, ajoute-t-elle.
Ce cliché, qui s’intitule Frisky, a été pris en 2016, dans le Sussex au Royaume-Uni. Il trône sur l’un des murs du studio de l’artiste. “Je le regarde tous les jours. Je ne m’en lasse jamais. À chaque fois, il me procure quelque chose de différent”, confie-t-elle.
© Mary McCartney Courtesy of Château La Coste
Cette passion n’a pas sa place dans l’expo, mais reste étroitement liée à son travail. Ces deux marottes “rejoignent l’idée de rassembler les personnes autour de ce qui nous entoure, autour de notre environnement commun, estime-t-elle, avant de conclure: C’est ma manière de me connecter aux gens.”
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