Sans surprise, c’est Michel Barnier, le 12 novembre, qui a tiré le premier. Comme s’il avait pris conscience que l’une des surprises du premier débat, le 8 novembre, Éric Ciotti, très identifié sur les thématiques d’immigration pouvait lui grignoter des voix, il n’a pas hésité à aller une nouvelle fois sur ce terrain-là, lors d’un déplacement à Mayotte.
Une idée anticonstitutionnelle
L’ancien négociateur du Brexit propose donc de supprimer le droit du sol à Mayotte, afin de limiter l’immigration. “Il va falloir marquer un coup d’arrêt, supprimer le droit du sol ici. C’est le seul moyen de stopper les flux migratoires qui déstabilisent complètement l’île”, a-t-il déclaré à la presse locale et au Figaro. Une disposition anticonstitutionnelle qu’il souhaite mener grâce à une réforme constitutionnelle qui serait soumise au référendum qu’il prévoit en septembre 2022 sur l’immigration ainsi qu’un moratoire sur le sujet.
Une proposition qui n’intervient pas à n’importe quel moment. Dimanche, à 20h45 sur BFMTV, les cinq candidats à l’investiture LR s’affronteront une nouvelle fois à la télévision lors d’un débat en direct. Parmi les thèmes abordés: économie et pouvoir d’achat, la place de la France dans le monde, la sécurité et l’immigration. Michel Barnier semble prendre un peu d’avance sur cette dernière catégorie avec son idée de suppression du droit du sol qui concerne aussi la Guyane, selon Le Figaro.
Sans attendre ce débat, Éric Ciotti, le plus à droite des candidats LR, n’a pas manqué de repérer la proposition de son concurrent et d’y répondre sur Twitter. “Je suis le seul candidat au congrès LR à prôner l’abrogation du droit du sol. Le seul à prôner le droit du sang”, rappelle-t-il opportunément. “Si on remet en cause le droit du sol à Mayotte, on doit le remettre en cause partout, les ravages de l’immigration de masse sont visibles partout pas qu’en outre-mer”, presse-t-il, à l’encontre du Savoyard.
Je suis le seul candidat au #congreslr à prôner l’abrogation du droit du sol
Le seul à prôner le droit du sang
Si on remet en cause le droit du sol à Mayotte on doit le remettre en cause partout, les ravages de l’immigration de masse sont visibles partout pas qu’en Outre-Mer
— Eric Ciotti (@ECiotti) November 12, 2021
Depuis 2018, il existe déjà une exception pour le droit du sol à Mayotte, 101e département français en proie à une immigration importante en provenance des Comores voisines. Ainsi, un enfant né sur le territoire ne peut prétendre à la nationalité que si au moins un des deux parents était en situation régulière et ininterrompue sur le territoire depuis trois mois avant la naissance.
Lors d’une visite fin août, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que ce délai serait relevé à un an, aux termes d’un projet de loi spécifique pour Mayotte, qui doit être présenté en Conseil des ministres avant la fin janvier 2022.
Eric Ciotti entend lui bien rester dans son couloir, ce qui peut être payant pour des adhérents parfois séduits par le discours d’Eric Zemmour. Sur Twitter le 13 novembre, il continuait de faire connaître ses positions qu’il devrait défendre dimanche soir, comme un “permis à point migratoire”. “Ceux qui sont accueillis en France devront apporter quelque chose à notre pays : – Parler français – Accepter nos valeurs – Avoir un emploi et un logement – Avoir une caution financière”, demande-t-il.
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