Dans un communiqué diffusé au même moment sur ses réseaux sociaux, le Cours Florent, par lequel sont passées des stars comme Isabelle Adjani ou Christophe Lambert, a affirmé qu’il n’avait “rien à cacher” et qu’il luttait “au quotidien contre toute forme de harcèlement”, déplorant “tout ce qui ne relevait pas d’un dialogue constructif”.
“Cours Florent, cours violent?”
L’appel à ce sit-in a été lancé en soutien à “Les Callisto”, une association de lutte contre les violences dans les écoles du spectacle vivant née en 2020 et qui en novembre avait publié une tribune sur le blog de Mediapart, sous le titre de “Cours Florent, cours violent?”.
Elle y accusait l’institution d’être “complice” d’agressions, de discriminations et d’humiliations systématiques contre des élèves. L’école a réagi en poursuivant l’association pour diffamation.
“La scène de demain sera saine ou ne sera pas”, “Mon violeur est un professeur de renom”, pouvait-on lire sur les pancartes. “On a prévenu plusieurs fois la direction de cas de discriminations, de harcèlement, de viol, d’agressions, la direction a voulu garder ça silencieux, on en a marre”, affirme à l’AFP une ancienne élève du cours Florent et membre du collectif Les Callisto qui a souhaité garder l’anonymat.
Dans un deuxième communiqué transmis à l’AFP, le directeur du Cours Florent, Frédéric Montfort, a assuré avoir “proposé plusieurs fois” au collectif de le rencontrer “pour développer un dialogue constructif” mais que les propositions étaient restées “infructueuses”.
Il a précisé être allé à la rencontre du rassemblement, lui exprimant “le souhait de la direction d’organiser un échange” en vue de “préserver l’intégrité, le respect et le bien-être des jeunes artistes” et “pour poser les bases du théâtre et du cinéma de demain”.
“Paye ton rôle”
Plusieurs centaines de témoignages anonymes sont relayés depuis des mois sur Instagram par un autre collectif, “Paye ton rôle”, pour évoquer les abus notamment dans les conservatoires et les écoles de théâtre, avec des exemples d’agressions, d’exercices de simulation de sexe forcés ou des remarques jugées offensantes. Cette initiative fait écho à d’autres actions similaires dans le monde du spectacle vivant et de la musique.
“On me disait ‘tu n’es pas assez féminine, il faut que tu travailles ta sexualité’ alors que ça n’avait aucun rapport avec le jeu”, raconte une autre ex-élève, dit-elle, rappelant la peur de l’élève de dire non face à un professeur tout-puissant.
“Les abus dans l’apprentissage du théâtre, c’est un secret de polichinelle”, affirme une autre manifestante qui a également requis l’anonymat.
“Il y a des professeurs qui utilisent la limite très tenue entre le théâtre et l’intime, ils disent que c’est le diktat de l’art mais le théâtre n’est pas un lieu de souffrance”, ajoute-t-elle, réclamant des “règles” pour s’assurer du consentement de l’élève.
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