Dans une vidéo postée dimanche sur Instagram et vue près de 10.000 fois, une jeune femme, Julie, explique que son nouveau colocataire âgé de 17 ans, Enzo, étudiant en théâtre au cours Florent de Montpellier, avait été emmené la semaine dernière par ses parents après leur avoir révélé qu’il souhaitait dorénavant être considéré comme de sexe masculin alors qu’il était né femme.
Emmené contre son gré dans un établissement de “thérapie de conversion”
L’appel de la jeune femme, visiblement très émue, qui estime Enzo “en danger”, a été relayé par l’association Fierté Montpellier Pride. Celle-ci a indiqué sur Twitter que les parents d’Enzo avaient décidé de l’envoyer contre son gré à partir de lundi à Juranville (Loiret) dans un établissement où sont pratiquées les “thérapies de conversion”, qui prétendent transformer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne.
Dans un communiqué, le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Belargent, a expliqué avoir été informé par “le monde associatif” de la “disparition d’une personne mineure qui aurait été conduite sous la contrainte dans un lieu à déterminer afin d’y subir une ’thérapie de conversion’”.
Les mêmes faits ont en outre été dénoncés par la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale qui oblige tout fonctionnaire ayant eu connaissance d’un crime ou d’un délit d’en informer le parquet, a-t-il précisé.
Enquête préliminaire pour enlèvement et séquestration
“Donnant suite à ces signalements, le parquet à ouvert une enquête préliminaire des chefs d’enlèvement et de séquestration”, qui a été confiée à la direction territoriale de la police judiciaire de Montpellier et à la direction centrale de la police judiciaire, a précisé Fabrice Belargent.
Députés et sénateurs se sont mis d’accord en octobre sur la rédaction commune d’une proposition de loi pour confondre plus facilement les auteurs des thérapies de conversion. Ceux qui les pratiqueront pourront être punis de deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende, des peines pouvant grimper à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende en cas de circonstances aggravantes.
Les thérapies de conversion sont déjà punissables via un grand nombre d’infractions ―abus de faiblesse, harcèlement, discrimination, propos homophobes, etc.― mais celles-ci sont parfois “difficiles à appréhender”, selon le groupe LREM à l’Assemblée.
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