L’association turque Millî Görüs a indiqué retirer sa demande, constatant “le besoin de consolider leur plan de financement”. “Je prends acte de ce retrait et la Ville ne versera donc pas en l’état de subvention pour la poursuite de la construction de la mosquée”, ajoute Jeanne Barseghian.
La maire de la capitale alsacienne rappelle avoir “conditionné le versement d’une subvention à la confirmation par l’association de son inscription dans les principes républicains et à la présentation d’un plan de financement transparent et consolidé”.
La mairie accusée de financer “une ingérence étrangère”
L’État et la mairie écologiste avaient engagé un bras de fer après le vote le 22 mars par le conseil municipal d’une délibération actant le “principe” d’une subvention de plus de 2,5 millions d’euros destinée au chantier de la mosquée, un projet porté par la Confédération islamique Millî Görüs (CIMG) Est, une association d’origine turque.
Ce vote avait suscité une vive réaction du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait reproché à la maire de financer une “ingérence étrangère”, en l’occurrence celle de la Turquie, en France. Le ministre reprochait particulièrement à Millî Görüs de ne pas avoir signé en janvier la “Charte des principes de l’islam de France”. La préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier avait ainsi saisi début avril le tribunal administratif de la “délibération litigieuse” du conseil municipal de Strasbourg.
De son côté, Millî Görüs avait récusé les accusations “infondées” d’allégeance à Ankara ou de “séparatisme”.
La polémique avait également opposé la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa aux élus EELV, lorsqu’elle avait opéré distinctement un rapprochement entre EELV et l’islamisme. ”Là, manifestement, il y a de l’irresponsabilité de la part d’EELV. […] Dans les faits, il y a une complicité avec l’islam politique en tout cas”, avait-elle déclaré s’attirant les foudres des écolos.
Apprenant le retrait de la demande de subvention ce vendredi, elle a dit “se réjouir sur le fond”, tout en tançant de nouveau la mairie strasbourgeoise. “Quelle lâcheté du début à la fin de la part de la mairie, de la municipalité de Strasbourg. Il n’y a aucune décision qui a été vraiment assumée”, a-t-elle déclaré sur LCI.
“C’est l’association elle-même qui a finalement décidé de ne pas demander de subvention”, a poursuivi la ministre, “les responsables politiques ne sont pas là pour subir face aux offensives de l’islam radical, ils sont là pour prendre des décisions même si elles sont difficiles et nous exposent”.
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