Nacer Bouhanni a été déclassé pour sprint dangereux le 21 mars dans Cholet-Pays de la Loire. Il encourt une sanction de l’Union cycliste internationale (UCI).
“Je ne suis quand même pas le seul à voir ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Pourquoi personne ne fait rien quand ce genre de personnes immondes m’envoient en permanence des ‘cochon’ ou des ‘terroristes’, ‘retourne dans ton pays sale maghrébin?’, a interrogé Bouhanni, qui dit être en proie à des insomnies.
“C’est comme une cicatrice qui est fermée. Elle s’est rouverte petit à petit au fil des jours, et c’est ça qui fait mal”, a estimé le Vosgien. “Je suis né en France, j’aime mon pays, j’ai été champion de France à 21 ans, ça a été un des plus beaux moments de ma carrière quand j’étais sur le podium avec La Marseillaise”.
Pas de racisme dans le peloton
Le champion de France 2012 a dédouané le milieu du cyclisme: “Dans le peloton, en tout cas directement, je n’ai jamais été victime de racisme, en aucun cas. Dans les équipes où j’ai été, je n’ai jamais eu de souci. Je dis bien en direct parce qu’après, je ne suis pas là dans l’esprit des gens. Mais hors compétition, bien sûr que j’en ai reçu.”
“Mes parents ont toujours refusé de me parler de racisme. Pour me protéger. Depuis l’âge de six ans, mon père est avec moi dans le cyclisme, c’est grâce à lui que j’ai pu y arriver, sinon j’aurais arrêté, parce que j’ai eu des moments de ras-le-bol jeune aussi”, a expliqué le sportif, qui a affirmé s’être “forgé une carapace. Je travaille là-dessus depuis que j’ai commencé le cyclisme”.
“Je suis fier de mon prénom, je suis fier de mes origines, je suis français d’origine maghrébine, c’est comme ça”, a résumé Bouhanni qui a couru dimanche la Roue tourangelle, dont il a pris la deuxième place derrière son compatriote Arnaud Démare (Groupama-FDJ), avant de participer mercredi au GP de l’Escaut en Belgique.
“J’ai dit à mon manager (Emmanuel Hubert) que je n’en pouvais plus, que psychologiquement je ne pouvais pas aller à la Roue tourangelle parce que je venais de me disputer avec mon père. Parce que pour mon père, faut que j’aille au charbon, il dit que ça va aller, tout le temps positif, même quand ça ne va pas”, a-t-il expliqué. “Mais quand la marmite est pleine, à un moment, ça pète. (…) Je me prends la tête avec mon père qui veut mon bien, qui m’a toujours protégé, j’en suis arrivé là”.
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