En plus de ces entretiens, on a aussi voulu savoir ce que les Bruxellois·es qui ne s’identifient pas nécessairement comme queer pensent de la famille façon 2020. On a téléphoné à quelques personnes, et leurs témoignages audios ont été croisés avec ceux des personnes interrogées au BOZAR, afin de révéler les éventuelles différences. Mais les entretiens ont surtout montré qu’il existe de nombreux points communs entre la vie de famille « classique » et « arc-en-ciel ».
La vidéo traite entre autres de ce que c’est que de grandir en tant que personne queer dans une famille qui ne l’accepte pas ou ne vous comprend pas. Le chanteur et performeur Jaouad Alloul, raconte, entre autres, comment son coming out a été accueilli avec beaucoup de bienveillance, jusqu’à ce que ses parents commencent à s’inquiéter de ce que les autres allaient en penser. Nick Arnaud, un·e réfugié·e LGBTQ+, qui a entamé une procédure pour l’achat de son propre refuge, raconte comment iel a fui le Burundi pour l’Ouganda parce que ses parents ne pouvaient pas protéger leur enfant de la violence. C’est une chose contre laquelle Fabien Gaudry se bat aussi d’une certaine manière : lui et son mari sont transparents avec leurs deux enfants, mais le monde extérieur n’est pas toujours très ouvert à leur famille arc-en-ciel.
Ensuite, le drag king Éclipse, Joëlle dans le civil, raconte comment la scène drag et son personnage lui ont permis d’explorer et d’exprimer sa personnalité et son sexe. Jhaya a également trouvé une nouvelle famille dans une autre communauté : la scène ballroom. Iel y a rencontré des personnes ayant vécu des expériences similaires, et a finalement pu libérer son authenticité.
Rachael Moore est co-fondatrice de la Rainbow Nation, une organisation dédiée aux personnes queer de couleur qui leur donne l’opportunité de parler de leurs expériences avec le racisme. Selon elle, il reste beaucoup de travail à faire si on veut vraiment être ouvert·es à tou·tes au sein des familles LGBTQIA+. Les communautés LGBTQIA+ ne sont pas différentes de la société en général : le racisme, la lesbophobie, la transphobie et d’autres problèmes doivent également être abordés dans ces communautés. Avec le bar Mothers & Daughters, Jessica Gysel tente de créer une famille aussi ouverte que possible pour les lesbiennes, les personnes trans et d’autres personnes encore trop souvent marginalisées dans les bars gays plus traditionnels.
Toutes les personnes interrogées ont leur propre histoire, mais un dénominateur commun ressort tout de même, car toutes sont convaincues qu’il est important de s’entourer de gens avec lesquels on peut être soi-même. Pour créer une telle famille, dans laquelle toutes les personnes LGBTQIA+ sont vraiment acceptées, il y a encore beaucoup de discussions à mener – pour enfin aboutir à une société dans laquelle chacun·e peut sincèrement assumer et célébrer qui iel est vraiment.
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