Ensemble, nous avons lancé une campagne sur les réseaux sociaux visant à demander l’introduction de l’amnésie traumatique dans la loi, la levée de la prescription pour les prédateurs pédocriminels en série et l’imprescriptibilité des crimes sexuels sur mineur.e.s. Cette campagne a été très largement relayée, montrant à quel point nos demandes résonnent, non seulement chez les victimes, mais aussi une plus large partie de la population.
Alors que le rapport de la députée LREM Alexandra Louis consacré à l’évaluation de la loi sur les violences sexuelles et sexistes dite “Loi Schiappa” d’août 2018 vient d’être publié, nous nous rassemblons à nouveau pour interpeller le gouvernement sur les questions de la pédocriminalité et de l’amnésie traumatique, un mécanisme neurologique qui touche plus de 40% des victimes de viols sur mineur.e.s. Nous lançons à cette occasion une nouvelle campagne vidéo sur les réseaux sociaux.
Les études montrent que ces violences génèrent psychotraumatismes, anxiété, troubles du sommeil, hypervigilance, dépression, amnésie traumatique, troubles du comportement alimentaires, énurésie, tentative de suicide, paralysie, hospitalisations en psychiatrie… entre autres.
Il nous apparaît urgent et crucial de modifier les lois pour permettre aux victimes un meilleur accès à la justice.
Les enfants sont les principales victimes de viol. Chaque année en France, quelque 165.000 enfants (130.000 filles et 35.000 garçons) sont victimes de viols et de tentatives de viols. La moitié de ces viols sont incestueux et la moitié des victimes ont moins de 10 ans.
La presque totalité des ces viols resteront impunis. 4% des victimes déposent plainte. 73% de ces plaintes sont classées sans suite et seules 10% sont jugées aux Assises.
Terriblement choquants, ces chiffres ne sont en outre que la partie visible de l’iceberg!
Des études révèlent que plus les enfants sont en situation de vulnérabilité et de discrimination, plus ils sont victimes de violences sexuelles. L’Organisation Mondiale de la santé (OMS) rappelle que les enfants en situation de handicap ont 2,9 fois plus de risques d’être victimes de violences sexuelles que les autres enfants et le risque est 4,6 fois plus élevé chez les enfants ayant un handicap lié à une maladie mentale ou à des déficiences intellectuelles.
Les conséquences psychotraumatiques de l’agression sexuelle ou du viol seront souvent mises sur le dos du handicap, pouvant empêcher la libération de la parole ou le repérage de ce que l’enfant a subi. Ces enfants sont invisibilisés.
Les agresseurs exploitent les vulnérabilités des enfants sans être inquiétés par la justice française. Aujourd’hui les victimes sont emprisonnées dans leur souffrance alors que les pédocriminels sont libres de recommencer sur d’autres enfants. L’impunité doit cesser! Faisons évoluer les lois!
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Voir le témoignage de Mié Kohiyama sur l’amnésie traumatique:
“Les violences sexuelles concernent avant tout les mineur.e.s”, voir les explications du Dr MSalmona:
Les signataires de la tribune sont:
– Andréa Bescond, danseuse et réalisatrice
– Nadège Beausson-Diagne, actrice et réalisatrice
– Sarah Abitbol, patineuse et autrice de “Un si long silence”
– Dr. Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie
– Marie Rabatel, présidente de l’association francophone de femmes autistes
– Arnaud Gallais, cofondateur et porte parole du Collectif Prévenir et Protéger
– Guy Beauché, réalisateur
– Mié Kohiyama, présidente de l’association MoiAussiAmnésie
A voir également sur Le HuffPost: “8 ans après une tentative de viol dans un parking, je m’attaque enfin au harcèlement de rue”