À quelques semaines du baccalauréat s’ajoutent à cette épreuve du feu un nouveau confinement et des cours en distanciel pour ces lycéens, en raison des nouvelles mesures restrictives annoncées par Emmanuel Macron.
Une crise sanitaire qui n’épargne personne, encore moins ces jeunes personnes qui doivent, aujourd’hui même, se projeter dans leurs futures études supérieures. Pour Louise, Marie, Medhi et Shaa, tous élèves en classe de Terminale, l’avenir est pourtant difficilement envisageable.
Regrets et coups de blues
Les baisses de moral et les coups de blues ne sont pas une nouveauté pour cette lycéenne originaire de Nantes, qui vit des temps compliqués depuis plus d’un an. “J’ai fait une dépression lors du premier confinement. Au deuxième, ce n’était pas mieux. Aujourd’hui, ça va, mais ce n’est pas la grande forme. Pour certaines personnes, ça doit être encore pire”.
Son plus grand regret est de ne pas pouvoir poursuivre une fin de scolarité “normale”, en présentiel. Pour ce qui est du baccalauréat et de ses prochaines années d’études, Louise est plutôt sereine: “Je fais partie des premières de ma classe donc ça devrait bien se passer pour le bac. Pour ce qui est de l’année prochaine, je suis déjà sélectionnée dans une école de communication, je n’ai pas vraiment eu à passer par Parcoursup”.
À présent, la future bachelière espère simplement que les choses seront différentes pour la rentrée, en septembre 2021. “Pour mes études supérieures, j’aurai droit à mon bal. On croise les doigts !”, s’amuse-t-elle. Des préoccupations qui ne sont pas les mêmes pour d’autres élèves, pour qui l’avenir est encore flou.
L’orientation en pleine crise
Marie ne se lancera finalement pas dans les études supérieures tout de suite. Elle prévoit de maintenir son projet initial d’année sabbatique: un voyage dans un pays anglophone afin d’améliorer son anglais et décrocher le niveau C1.
“Je ne sais pas trop si je vais pouvoir partir, mais je préfère prendre le risque plutôt que de me lancer dans le supérieur et de décrocher”, explique Marie. Elle s’est tout de même inscrite sur Parcoursup afin d’y rentrer ses voeux -faculté de langue- et d’anticiper, du mieux possible, l’année d’après.
“Qui voudra nous embaucher plus tard ?”
Trop de distractions pour travailler convenablement. Mais pas que. “En même temps, c’est normal que l’on soit démotivés pour notre avenir. C’est un bac en carton que l’on va avoir. On est une génération de sacrifiés”.
Medhi dénonce le manque de communication quant aux modalités de l’examen final. De nombreux élèves de Terminale s’interrogent sur les épreuves qui seront maintenues pour la session 2021 du baccalauréat, et si elles se feront en présentiel. “On n’est au courant de rien. Un bac en contrôle continu ça ne vaut pas grand-chose. Qui voudra nous embaucher plus tard?”, se questionne le jeune homme.
Pour l’heure, les épreuves de spécialité du nouveau bac, initié par le ministre de l’Éducation, ont été annulées au profit du contrôle continu mais les élèves de Terminale doivent toujours passer en juin l’épreuve de philosophie et un grand oral. Mais des syndicats, élèves ou enseignants réclament encore fermement leur annulation.
Une communication rompue
“Il y a eu une session d’accompagnement pour les inscriptions sur Parcoursup dans mon lycée, mais je sais que ce n’est pas le cas dans la majorité des autres établissements”, raconte-t-elle. Avant de poursuivre: “par contre, l’accompagnement pour trouver des formations qui nous conviennent a été pratiquement inexistant ou inefficace de la part des professeurs ou conseillers d’orientation”.
La seconde partie des inscriptions Parcoursup, qui s’achève ce jeudi, a été plus compliquée pou Shaa. “J’ai pris beaucoup de temps pour l’écriture des lettres de motivation ou des écrits pour les écoles sélectives. Certains se sont retrouvés débordés avec les bacs blancs qui tombent pendant la même période”, précise-t-elle.
Comme pour Louise, Marie et Medhi, les temps sont durs pour cette élève de Terminale. “On se sent seuls, peu écoutés, mal accompagnés et surtout surchargés de travail à cause de certains enseignants qui nous surestiment. Le programme n’avance pas, les élèves non plus, donc le travail à la maison augmente, les loisirs diminuent, et le temps pour soi aussi”, énumère-t-elle. “Tout cela mène à des périodes de forte solitude et de dépression pour certains, dont moi”.
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