Des rassemblements étaient organisés dans de nombreuses villes de France au nom de la “liberté”, pour le 3e week-end consécutif, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.
Samedi dernier, les manifestations anti-pass sanitaire avaient rassemblé 161.000 personnes et 110.000 une semaine plus tôt.
A Paris, une première manifestation de plusieurs milliers de personnes est partie du métro Villiers (XVIIe) à 14H00 en direction de la place de la Bastille (XIe), émaillée de heurts avec les forces de l’ordre cherchant à contenir le cortège sur le parcours autorisé.
Avant que les manifestants s’élancent, le “gilet jaune” Jérôme Rodrigues avait fustigé “les membres du gouvernement, les membres des médias qui sont là pour vous vendre l’efficacité d’un vaccin sans même avoir aucune preuve”.
Des tensions à Paris
Vers 16h, la tension est montée à proximité de la place de la République, où la police répondait avec des lacrymogènes aux jets de projectiles ou de pétard de manifestants, criant “non à la dictature” ou chantant la Marseillaise. Un journaliste de l’AFP a assisté à deux premières interpellations. Selon BFMTV, trois policiers ont été blessés. Ils ont été pris en charge en “urgence relative” d’après franceinfo.
“Plein soutien aux 3 policiers blessés et à tous les policiers et gendarmes qui ont été pris à partie”, a écrit le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ce samedi 31 juillet sur Twitter. Il a précisé que 19 personnes avaient été interpellées, dont 10 à Paris.
Merci aux policiers et aux gendarmes mobilisés aujourd’hui partout en France pour encadrer les manifestations. Plein soutien aux 3 policiers blessés et à tous les policiers et gendarmes qui ont été pris à partie
Bilan à ce stade : 19 interpellations dont 10 à Paris.— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 31, 2021
Une deuxième manifestation a démarré après 14H30 près de la gare Montparnasse (VIe), à l’appel de l’ex n°2 du FN et président des Patriotes Florian Philippot. Arborant de nombreux drapeaux “bleu blanc rouge” ou un drapeau européen déchiré, les manifestants, sans masques pour la plupart, sont arrivés devant le ministère de la Santé (VIIe). Lors de ce rassemblement, une équipe de l’AFP a été prise à partie, devenant la cible de crachats et d’injures. L’Agence a décidé de suspendre sa couverture en images de ce rassemblement.
Plus de 3000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés pour encadrer les manifestants dans la capitale, une semaine après que des manifestants ont envahi les Champs-Elysées, dont les accès étaient bloqués ce samedi.
A Rennes, la manifestation a attiré 2900 personnes, “sans incidents à ce stade”, avait indiqué en début d’après-midi la préfecture à l’AFP, soit une mobilisation en hausse par rapport au samedi précédent (2200 personnes décomptées).
“Je suis le juif de Macron”, “vaccinez-moi contre le fascisme et le capitalisme ” ou “Médias menteurs ! On veut la vérité”, lisait-on sur des pancartes, brandies dans une ambiance festive et bruyante.
A Nantes, les manifestations ont rassemblé “un peu moins de 4000 personnes”, a estimé la préfecture de Loire Atlantique, dans une ambiance “très tendue”, selon un photographe de l’AFP.
Forte mobilisation à Toulon et Montpellier
Dans les villes du Sud-Est, au moins 38.000 personnes ont été dénombrées par les autorités en fin d’après-midi, principalement à Toulon (13.000), Montpellier (8500) et à Nice (6500). A Marseille, une foule très hétéroclite s’est rassemblée, brandissant le drapeau communiste, celui de la France insoumise (LFI) ou encore le tricolore avec croix de Lorraine. “Président, députés, sénateurs, scientifiques, journalistes tous des lâches”, pouvait-on lire sur une pancarte, et sur une autre “Je ne suis ni un cobaye, ni un QR code”.
A Lille, plus de 2000 personnes, aux profils aussi variés, dont nombre de “gilets jaunes”, ont défilé dans le centre, scandant “liberté, liberté” ou “le pass sanitaire, on n’en veut pas, le pass autoritaire, on n’en veut pas”. À Strasbourg, 3200 personnes, selon la police, défilaient dans le centre ville, sans débordements et en présence de la député ex-LREM Martine Wonner. A Lyon, plus de 1200 personnes ont défilé dans deux cortèges, selon la préfecture. A Bordeaux ils étaient 5500.
A la Réunion, deux cortèges ont aussi rassemblé des milliers de manifestants, dont un marqué par des échanges de pierres et de lacrymogène à Saint-Denis.
Regroupée autour des mots-dièses #manif31juillet et #PassDeLaHonte sur les réseaux sociaux, l’opposition aux mesures gouvernementales fédère des manifestants anti-pass sanitaire, anti-vaccins ou anti-confinement, aux revendications protéiformes.
Le pass sanitaire a été adopté définitivement dimanche au Parlement. Déjà appliqué dans les lieux culturels et de loisirs depuis le 21 juillet, son extension pour les cafés, foires, salons, restaurants et trains est prévue le 9 août. Entre temps, le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la loi le 5 août.
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