RECOMMANDATIONS – La prudence devra être de mise. Dans son dernier avis publié ce lundi 13 décembre, le Conseil scientifique, qui guide le gouvernement depuis le début de la pandémie, donne quelques conseils à l’approche des fêtes de fin d’année.
Alors que le variant Omicron semble “se répandre extrêmement rapidement” et pourrait connaître “une croissance rapide en France (…) dans les semaines qui viennent”, l’instance assure qu’il est “essentiel d’éviter (…) l’apparition de clusters géants qui accélèreraient cette dynamique”.
A quelques jours de Noël, les grands évènements “pouvant conduire à des clusters géants” doivent donc ”être évités”.
Dépistage, port du masque…
“Il faut rappeler que les Français avaient été très respectueux vis-à-vis des mesures de protection l’an dernier, note d’emblée le Conseil scientifique avant de donner plusieurs recommandations. La première: l’importance de se dépister.
“Pour protéger au mieux les participants à une fête, outre bien entendu un schéma vaccinal complet, le geste le plus utile consiste, pour tous les participants, et en particulier les moins fragiles, les plus jeunes et les plus actifs socialement, à se dépister, soit par un autotest le jour même ou soit par un test antigénique, la veille ou le jour-même de l’événement”, peut-on lire dans l’avis.
Le Conseil scientifique exhorte également les “organisateurs de ces festivités” à acheter des autotests afin de les mettre à disposition des participants au moment de leur arrivée.
Le Conseil scientifique recommande également le port du masque, notamment pour les “personnes les plus fragiles ou non vaccinées”. “Ils peuvent porter un masque de type FFP2 dès que cela est possible, avec toutes la complexité néanmoins liée à cet usage”, note l’instance.
Enfin, il est fortement conseiller d’aérer les pièces. “Maintenir une fenêtre ou une porte ouverte au moins 10 minutes par heure ou en permanence si possible pendant l’événement est de nature à réduire le risque de contamination”, assure le Conseil scientifique qui ajoute que “l’utilisation d’un capteur de CO2 doit être fortement encouragée”.
Interrogé sur RTL le 10 décembre dernier pour savoir s’il recommandait une jauge à table en famille pour les fêtes de fin d’année, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a confirmé que le gouvernement, pour l’heure, n’émettait cette année “pas de recommandation telle que celle-ci”.
“J’en sais rien s’il y aura des recommandations d’ici (à Noël), on va regarder aussi la situation épidémique”, a-t-il ensuite précisé.
Vers un renforcement du télétravail?
En France, dans le scénario où les taux de transmission restent similaires à ceux observés courant novembre, le pic d’hospitalisations pourrait atteindre 2.350 admissions à l’hôpital par jour si l’on peut administrer un maximum de 400.000 doses de rappel par jour à compter du 1er décembre, souligne aussi le Conseil scientifique.
Pour un maximum de 600.000 doses administrées par jour, le pic d’hospitalisations serait de 2.100 admissions par jour.
Une réduction de 10% des taux de transmission à compter du 1er décembre pourrait par ailleurs réduire le pic des hospitalisations à 1.300, ajoute-t-il.
Ces dernières 24 heures, 472 personnes atteintes du Covid ont été admises dans les hôpitaux français.
“Un renforcement même léger des gestes barrières, du télétravail ainsi qu’une réduction des contacts peuvent avoir un impact très important sur l’impact sanitaire” de la vague actuelle due au variant Delta, selon l’instance. Un effort collectif qui “réduirait le risque de devoir mettre en œuvre des mesures plus contraignantes plus tard”.
Varion Omicron
Néanmoins, “une explosion de cas Omicron pourrait fortement dégrader les projections”, met en garde le Conseil.
Incitant à effectuer dès que possible une dose de rappel, il rappelle que les croisements entre différents types de vaccins sont possibles.
La dose de rappel de Moderna est actuellement de 50 µg. “Elle pourrait être augmentée dans les semaines qui viennent à 100 µg pour induire une meilleure réponse immunologique vis-à-vis du variant Omicron”, écrit le Conseil scientifique.
Pour la rentrée de janvier, il suggère par ailleurs un changement de stratégie de dépistage à l’école: le contrôle par le dépistage systématique “pourrait être plus efficace, bien que difficile au plan opérationnel, et présenterait l’avantage de dépister les asymptomatiques et pré-symptomatiques”, estime-t-il.