Ainsi, la défaite aux tirs au but contre la “Nati” après avoir mené 3-1 à dix minutes de la fin du match reste forcément comme l’image la plus marquante de l’année écoulée. Mais sur le plan comptable, les Bleus de Didier Deschamps peuvent tout de même présenter un bilan plutôt positif.
En 2021, ils n’ont pas perdu le moindre match (six nuls et dix victoires, dont cinq consécutives pour boucler l’année). Et cela alors qu’ils ont affronté plusieurs poids lourds du football continental: victoire contre l’Allemagne et nul contre le Portugal à l’Euro, succès contre la Belgique puis l’Espagne en Ligue des Nations. En plus, au contraire de l’image qui colle souvent à Didier Deschamps, l’attaque française s’est montrée prolifique en marquant à 36 reprises sur l’année, passant trois buts aux Belges en octobre ou huit aux Kazakhs.
Un trio inégalable…
Le résultat d’une attaque au potentiel unique et qui se trouve enfin. Car avec Antoine Griezmann, maître à jouer des Bleus depuis l’Euro 2016, le tout jeune et déjà star Kylian Mbappé et le revenant Karim Benzema, qui continue à progresser malgré ses 33 ans, l’équipe de France dispose d’un trio sans commune mesure dans le football mondial.
Ce sont en effet trois hommes qui s’invitent régulièrement parmi les tout meilleurs joueurs du monde: Griezmann a été classé 3e du Ballon d’Or en 2016 et 2018, Mbappé n’est jamais sorti du Top 10 depuis 2017 et Benzema vient tout juste d’obtenir sa meilleure position en carrière, terminant 4e.
Trois joueurs qui, en dépit de l’intégration tardive de “KB9” juste avant l’Euro (ce qui peut expliquer le retard du trio à l’allumage), commencent à développer une complicité remarquable. Et cela se voit dans les statistiques: Benzema et Griezmann ont inscrit chacun 9 buts sur l’année civile, un de plus que Mbappé qui, lui, a ajouté six passes décisives. Des buteurs qui pour ne rien gâcher ont tous inscrit des buts décisifs: le doublé de Benzema contre la Suisse à l’Euro, Griezmann qui a égalisé contre la Hongrie en plus d’apporter 4 points en deux matches contre la Bosnie, Mbappé qui a marqué le but vainqueur en finale de Ligue des Nations…
…et un réservoir qui intrigue
Ce trio est désormais bien installé et derrière lui, de nombreux jeunes poussent pour se faire une place. Car au-delà de la réussite en attaque, Didier Deschamps a fait plusieurs essais, dégageant des titulaires en puissance pour renouveler son effectif.
À cet égard, on peut citer Théo Hernandez et Aurélien Tchouaméni. Le premier, latéral gauche du Milan AC, s’est imposé aux côtés de son frère Lucas à une vitesse déconcertante après l’Euro, faisant regretter à beaucoup son absence lors du tournoi continental. Le second, milieu de terrain aussi doué techniquement que solide dans les duels, est devenu en une poignée de matchs une alternative consistante à la paire Kanté-Pogba, souvent blessée.
Et ils ne sont pas les seuls à candidater pour une place à minima sur le banc. Dans les buts par exemple, l’autre Milanais Mike Maignan semble destiné à prendre la suite d’Hugo Lloris. Devant, l’intenable Christopher Nkunku va forcément finir par s’inviter dans la discussion au vu de ses performances avec Leipzig, comme l’a déjà fait l’autre ex-Parisien Moussa Diaby, désormais habitué à être convoqué par “DD”. Et en défense centrale, de Kurt Zouma à Dayot Upamecano en passant par Jules Koundé, la France dispose d’un réservoir inépuisable de joueurs de talent.
Mais un système à affiner
Reste à voir certains de ces défenseurs se fixer définitivement en tant que titulaire. Car c’est bien là que le bât blesse. Si 2021 a été marquée par de belles promesses, de nombreuses incertitudes perdurent. Entre un Presnel Kimpembe apparu en grande difficulté en fin d’année, un Jules Koundé qui peine à exporter en Bleu la sérénité qu’il dégage avec son club du FC Séville, un Raphaël Varane trop régulièrement blessé ou un Dayot Upamecano qui multiplie les sautes de concentration, difficile pour Didier Deschamps de se faire une idée limpide des défenseurs centraux à aligner.
Ces interrogations valent aussi, et surtout, pour le poste de latéral droit. Car si à gauche, dans le système à cinq défenseurs désormais aligné, Théo Hernandez s’est imposé, difficile pour le sélectionneur de trouver son pendant de l’autre côté du terrain. Passé complètement au travers de son Euro, Benjamin Pavard peine à convaincre quand Léo Dubois semble trop limité pour devenir titulaire. Reste donc à essayer d’autres solutions. On pense forcément à Kingsley Coman, bien plus offensif et irrésistible face à un très faible Kazakhstan en novembre, mais aussi à Nordi Mukiele, dont le profil semble convenir à la perfection aux exigences du poste.
En clair, si 2021 restera dans les mémoires comme l’année du naufrage face à la Suisse, elle aura peut-être aussi posé les bases d’un renouvellement nécessaire pour que les Bleus arrivent fin novembre au Qatar dans la peau des favoris à leur succession.
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