Problème: la poste américaine a envoyé des lettres à la plupart des États du pays pour prévenir que des millions de bulletins de vote envoyés par courrier pourraient ne pas arriver à temps pour être comptés.
Les lettres, datées du 29 juillet et envoyées à des responsables électoraux de 46 États et de la capitale, Washington, expliquent que même si les électeurs respectent les délais impartis dans leur juridiction, l’US Postal Service (USPS) ne pourrait pas garantir la livraison à temps, selon le quotidien Washington Post vendredi 14 août.
Pour contrer cela, plusieurs États -comme le Connecticut, le Maryland ou le Michigan- ont commencé à installer des “boîtes de vote” dans les villes; il s’agit d’un moyen légal de contourner le service postal.
Face aux attaques de Donald #Trump contre la poste US, les démocrates demandent la mise en place de “boites de vote”, où les bulletins pourraient être déposés en toute sécurité. Certains États ont déjà recours à ce système. pic.twitter.com/de9PTD737v
— jean-eric branaa (@BranaaJean) August 16, 2020
Des boîtes vidées “deux ou trois fois par jour”
Bien que des supporters de Donald Trump –qui est toujours distancé dans les sondages face à Joe Biden– clament que ces boîtes de dépôt pourraient être volées ou vandalisées, la secrétaire d’État du Connecticut Denise Merrill répond qu’elle n’a encore vu aucun acte de vandalisme.
“Les greffiers vident ces boîtes deux ou trois fois par jour, et elles se trouvent généralement dans des endroits très fréquentés”, explique-t-elle à CNN. “Il serait vraiment difficile de vandaliser l’une de ces boîtes. Elles sont boulonnées au sol”.
Les enveloppes contenant les votes sont ensuite horodatées et les code-barres sur les bulletins scannés pour garantir qu’une personne égale un vote.
Ce procédé n’est pas nouveau aux États-Unis. Des États comme la Californie, Washington ou le Colorado utilisent ces boîtes de dépôt depuis des années.
Si les boîtes de vote ont aujourd’hui le vent en poupe, c’est parce que l’US Postal Service est dirigée depuis le printemps par Louis DeJoy, un proche de Donald Trump, qui est aussi l’un des grands donateurs de sa campagne.
Celui-ci mène tambour battant des réformes censées ramener dans le vert les comptes de la poste, déficitaire depuis 2008. Mais elles sont soupçonnées d’avoir en réalité pour but d’empêcher le vote par correspondance.
Retards de courrier et machines de tri obsolètes
L’opposition démocrate demande depuis plusieurs mois à renflouer ce service public bicentenaire, dont les camionnettes blanches et bleues arpentent les routes des États-Unis, porte coulissante ouverte.
Donald Trump avait jusqu’à présent refuser de verser un centime, expliquant même clairement jeudi sur Fox News qu’il ne souhaitait pas renflouer l’USPS afin qu’elle ne soit “pas équipée” pour “un vote par courrier généralisé”.
Ce sont d’abord les fréquents retards de courrier dont se plaignent les Américains qui ont suscité des interrogations.
Puis des machines, jugées obsolètes, ont été retirées des centres de tri. Et certaines villes ont vu leurs boîtes à lettres disparaître des rues, par mesure d’économies.
Donald Trump a par ailleurs répété à plusieurs reprises que le vote par correspondance pouvait mener à une fraude électorale à grande échelle, une affirmation sans fondement. “Les démocrates savent que l’élection de 2020 sera un bazar frauduleux. Nous ne saurons peut-être jamais qui a gagné!”, a-t-il encore tweeté samedi.
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