Produit par le groupe industriel français Nexter, le Caesar est un canon de 155 mm monté sur un camion capable de tirer six coups par minute à une distance de 40 kilomètres.
Ce système d’artillerie est très prisé par les partenaires militaires de Paris pour sa précision. Il permet aujourd’hui à l’armée ukrainienne d’endiguer la progression de l’armée russe dans le Donbass.
Jusqu’au retour de la paix dans une Ukraine libre et indépendante, autant qu’il le faudra, nous resterons mobilisés. Soutien humanitaire, économique et militaire pour permettre aux soldats ukrainiens de faire la différence sur le terrain face aux attaques de l’armée russe. pic.twitter.com/TGRSdUU1ii
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 16, 2022
Cette semaine, mercredi 15 juin, des soldats ukrainiens de l’unité d’artillerie de la 55e brigade ont fait une démonstration de tirs devant des journalistes conviés pour l’occasion (voir les photos ci-dessous). Depuis un canon Caesar camouflé, monté sur un camion, ils ont tiré trois coups, accompagnés de détonations assourdissantes et d’éclairs lumineux.
Cette démonstration s’est déroulée depuis un lieu volontairement tenu secret. Impossible aussi pour les journalistes de savoir quelle était la cible du tir. “C’est un secret”, a commenté un officier ukrainien auprès des journalistes, précisant toutefois qu’elle était ”à moins de 38 kilomètres”.
La défense ukrainienne plus agile et moins prévisible
Selon un commandant ukrainien sur le front ukrainien, surnommé “Glib”, les canons Caesar ont rendu la défense ukrainienne plus agile, moins prévisible.
“Ce système est principalement très maniable et mobile. C’est un facteur très important dans une guerre contemporaine comme celle-ci”, explique-t-il, opposant les Caesar “aux vieux systèmes ukrainiens non mobiles”. “Grâce à cette arme, nous gagnons beaucoup de temps, de sorte que l’ennemi ne peut pas nous attaquer ni riposter rapidement”, se félicite-t-il.
“Glib”, qui ne donne aucune indication précise sur les endroits où les Caesar sont déployés, affirme à l’AFP avoir été formé en France pendant une semaine, “un temps très limité” selon lui: “J’ai dû m’entraîner rapidement et me souvenir de tout”.
À l’heure actuelle, le bilan pour les Caesar français s’établit à une centaine de cibles russes détruites, et notamment des postes de commandement, des camps retranchés, des pièces d’artillerie, des chars et des véhicules blindés, rapporte TF1info.fr.
En février, le Premier ministre d’alors, Jean Castex, avait par ailleurs signé avec Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour développer une version blindée et modernisée du Caesar, le “Caesar NG”, et en acquérir 33 exemplaires, livrables à partir de 2026.
Ceux-ci doivent remplacer les antiques canons automoteurs AUF-1 encore en service et qui datent du début des années 1980.
“En amont du déplacement du président de la République à Kiev, il a été demandé au PDG de Nexter (…) de revoir son organisation et de pouvoir travailler sur un mode ‘de guerre’ pour être capable de produire des Caesar beaucoup plus rapidement pour l’armée française”, affirme le ministère, sans plus de précision.
La fabrication d’un système Caesar prend actuellement plus de 18 mois, selon Nexter.
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