POLITIQUE – “Comme disait le président Sarkozy…” Invité de l’émission “Vous avez la parole”, ce jeudi 11 février sur France 2, Gérald Darmanin n’a visiblement pas apprécié l’insistance de Thomas Sotto à propos des accusations de viol dont il fait l’objet depuis quatre ans.
“Je suis à la disposition de la justice de mon pays. J’aimerais que cette calomnie s’arrête un jour, mais je constate (…) que quand on fait de la politique on est parfois accusé, parfois injustement. Je crois qu’il faut avoir confiance dans les institutions de la République”, a d’abord expliqué le ministre de l’Intérieur, alors que la cour d’appel de Paris a ordonné la reprise des investigations sur cette affaire en juin dernier.
Relancé, par le journaliste de France 2 sur le paradoxe d’être “lui-même accusé de viol”, alors qu’il “est en charge des violences faites aux femmes”, Gérald Darmanin n’a pas hésité à citer un de ses mentors en politique, Nicolas Sarkozy, quand il était interrogé par David Pujadas, en 2016 sur l’affaire du financement libyen, déjà “sur le service public.”
“L’affaire Baudis ne vous a pas suffi?”
“Vous imaginez, comme disait le président Sarkozy, l’indignité de votre question?”, s’est alors agacé le “premier flic de France”, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article. Et Gérald Darmanin de citer également Dominique Baudis, accusé à tort, en 2003, de proxénétisme, de viols, de meurtres et d’actes de barbarie pendant des mois.
“Mesdames et messieurs les journalistes, l’affaire Baudis ne vous a pas suffi?”, a-t-il lancé à deux reprises, alors que Thomas Sotto et Léa Salamé rappelaient “l’information judiciaire” actuellement en cours.
“Je n’ai aucune leçon à recevoir et par ailleurs je vous souhaite de ne jamais être calomnié ni vous ni votre famille”, a encore le ministre de l’Intérieur Darmanin, convaincu qu’il ne sera “pas mis en examen dans cette affaire”,
Le ministre de l’Intérieur est accusé par Sophie Patterson-Spatz de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. L’enquête avait été classée sans suite à deux reprises entre 2017 et 2018. La plaignante a relancé sa plainte et, après deux ans de bataille procédurale, une autre juge d’instruction est chargée des investigations depuis l’été dernier.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel n’a en effet pas suivi les réquisitions du parquet général et estimé que la magistrate instructrice “ne pouvait se fonder uniquement sur les résultats de l’enquête préliminaire” pour rendre un non-lieu avant toute nouvelle investigation.