En cause: un soutien des cadres du parti à Éric Ciotti, un candidat à l’investiture LR pour la présidentielle de 2022 qu’il juge beaucoup trop proche de l’extrême droite. “On a un moment très important pour l’avenir de notre famille politique. Mais si on ne défend pas ce que l’on croit juste, ce contre quoi on s’est battu… Toute ma vie je me suis battu contre le Front national, et là on dit qu’il ne faut pas toucher à Ciotti…”, a-t-il expliqué au micro de LCI.
“Il y avait une ligne qui était infranchissable et aujourd’hui on passe d’un côté comme de l’autre comme si de rien n’était, sans que personne ne dise rien”, a-t-il encore déploré au cours de l’entretien. “On va perdre!”
Une main tendue vers le président des Hauts-de-France que l’intéressé a pourtant refusée, échaudé par l’envie affichée par Muselier de rejoindre le camp d’Emmanuel Macron dans l’éventualité d’une victoire d’Éric Ciotti à la primaire de la droite.
Le tacle de Ciotti
“Je ne m’y retrouve pas…”, a poursuivi ce mercredi sur LCI l’ancien secrétaire d’État sous Jacques Chirac. “Je ne suis pas bien, mais je veux être tranquille. Je suis libre, je suis élu pour sept ans comme président de région et je veux en faire la plus belle région d’Europe d’ici 2030. Je ne demande rien, je veux juste que mon pays respire.”
Et de s’épancher sur les “trahisons” commises selon lui à l’encontre de “l’héritage” de sa famille politique. Et à son histoire personnelle. “Mon père a été déporté à Dachau, l’ensemble de ma famille a été déporté et torturé. J’ai grandi dans le RPR, j’ai été membre fondateur de l’UMP et de LR… Pour moi, c’est un moment important où je ne me retrouve pas.”
Invité au même moment que Muselier sur BFMTV et RMC, Éric Ciotti a profité de l’occasion pour répondre à son adversaire. “C’est une clarification que je salue parce que pour une fois il est honnête”, a déclaré le député des Alpes-Maritimes. Et cela en ironisant au passage sur un homme qui n’était, selon lui, “déjà plus (chez LR) depuis longtemps” et qui “travaille pour En Marche depuis trois ans”.
Des piques auxquelles Renaud Muselier a réagi à son tour en réitérant ses accusations de collusion avec l’extrême droite. “Il est cohérent avec lui-même, dans l’extrême droite. Il est dans l’extrême droite, c’est son porte-parole, pas moi”, a ainsi répondu le président de la région Paca, évoquant la “dérive permanente” de son détracteur.
Et d’ajouter pour conclure avec une saillie plus personnelle: “Je ne vais pas dire du mal d’Éric… Il est en compétition permanente avec Christian Estrosi, il voulait la mairie (de Nice, ndlr) et il ne l’a pas eue, il voulait la région et il ne l’a pas eue, il veut toujours quelque chose qu’il n’aura jamais et forcément ça le rend amer.”
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