Dans cette enquête fouillée, le journal explique que le candidat communiste et l’ancien député du Nord qui l’employait n’ont pu fournir de preuve matérielle pouvant permettre de retracer ses activités d’assistant parlementaire sur ces cinq années. D’après Mediapart, Fabien Roussel aurait été rémunéré sur des fonds de l’Assemblée nationale, alors même qu’il travaillait pour son parti, le PCF.
Interrogé directement par Mediapart sur ce poste “fantôme”, Fabien Roussel reste évasif mais assure qu’il jouait “un rôle très politique” auprès du député communiste de la 16e circonscription du Nord.
“J’irriguais ses travaux, ses discours, ses questions au gouvernement de mon travail avec les acteurs sociaux et politiques du département et de sa circonscription. Je me déplaçais sur les lieux de lutte, rencontrais les militants politiques, syndicaux, associatifs et les salariés afin de nourrir l’action et l’ancrage de terrain de mon député”, précise-t-il à Mediapart, et ajoute qu’il exerçait ses responsabilités au PCF de manière parallèle ”à titre militant et bénévole”.
Pourtant, de nombreuses preuves mises en évidence par le journal font état d’articles de presse détaillant ses activités au PCF sur cette période.
Une pratique courante avant les affaires du Front National
Salarié de mai 2009 à juin 2014 par Jean-Jacques Candelier, Fabien Roussel “travaillait sur les dossiers importants de l’Assemblée nationale”, faisait “son boulot” selon le député du Nord, contacté par Mediapart. Aujourd’hui âgé de 76 ans, l’ancien élu avait admis en 2017, un après avoir quitté l’Assemblée nationale, que la situation de Fabien Roussel “n’était pas trop nette”.
Dans cette conversation de 2017, dont il reste une trace, signale Mediapart, Jean-Jacques Candelier ajoute que faire passer des salaires de permanents du parti sur des enveloppes dédiées aux collaborateurs parlementaires était une pratique courante: ”Ça s’est toujours fait, dans tous les partis. C’était des habitudes”.
Le député du Nord aurait d’ailleurs indiqué qu’il avait “bien fait d’arrêter” d’employer Fabien Roussel en 2014, car dès 2015, des enquêtes pour des faits similaires ont épinglé le Front national et le Modem. Des enquêtes toujours en instruction.
Un certain flou persiste donc pour l’instant sur cette affaire d’emploi “fantôme”, d’autant plus que Mediapart a recueilli le témoignage de plusieurs anciens assistants du député qui ont du mal à décrire les missions de Fabien Roussel sur la période induite. Ce dernier n’assistait pas aux réunions d’équipe hebdomadaires par exemple et plusieurs témoignages relatent également le fait qu’il n’était pas en charge d’écrire les questions écrites, un travail qui revenait aux “assistants en général”, glisse notamment une ancienne collaboratrice.
À voir également sur Le HuffPost: En Corse, Fabien Roussel et sa gouaille ravivent les communistes