INTERNATIONAL – Démonstration de force à la frontière. Les forces armées de Russie ont lancé le mardi 25 janvier une nouvelle série de manœuvres à proximité de l’Ukraine, en Biélorussie et en Crimée annexée, avec des exercices impliquant 6.000 hommes, des tanks, des avions de chasse et des bombardiers, selon les agences russes.
Il s’agit d’une opération “interarmées” qui implique notamment “l’armée de l’air et l’antiaérien, des groupes de navires des flottes de la mer Noire et de la Caspienne”, a expliqué le commandant des forces russes pour le Sud de la Russie, Alexandre Dvornikov. De quoi faire monter les tensions d’un cran dans la communauté internationale au sujet d’une éventuelle invasion russe de l’Ukraine.
Selon l’agence TASS, les exercices de l’armée de l’air russe impliquent 60 chasseurs et bombardiers dans quatre régions. Il s’agit notamment de coordonner l’action de la marine et de l’aviation lors de tirs de missiles. En plus de ces manœuvres aériennes, quelque 6.000 hommes sont engagés dans des exercices pour vérifier leur état de préparation au combat sur plusieurs bases dans plusieurs régions du Sud de la Russie.
“Riposte rapide et ferme”
L’annonce de ces exercices intervient quelques heures après que le Kremlin a dénoncé la mise en alerte de milliers de soldats américains en raison de la crise russo-occidentale sur l’Ukraine, y voyant une nouvelle “exacerbation de tensions” par Washington. De leurs côtés, les États-Unis ont averti le même jour la Biélorussie qu’elle s’exposait à une riposte “rapide” et “ferme” s’il laissait la Russie utiliser son territoire pour attaquer l’Ukraine. Et une aide militaire américaine a été envoyée à Kiev.
La Russie “paierait chèrement” une éventuelle invasion, a prévenu le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse mardi 25 janvier. “Ces derniers jours, nous avons aussi dit clairement au Bélarus que s’il autorisait l’utilisation de son territoire pour une attaque contre l’Ukraine, il subirait une riposte rapide et ferme de la part des Etats-Unis et de nos alliés”, a prévenu le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse.
“Il n’est plus question de réponse graduée. Cette fois nous commencerons d’emblée par le haut de l’échelle” des sanctions, a dit un haut responsable de la Maison Blanche mardi. Washington envisage, selon le haut responsable de la Maison Blanche, d’interdire l’exportation vers la Russie de technologie américaine.
Les États-Unis menacent aussi d’asphyxier les banques russes en leur interdisant les transactions en dollars, devise reine des échanges internationaux. Quant aux éventuelles sanctions contre Vladimir Poutine lui-même, Joe Biden n’a pas précisé leur nature. Lorsque Washington sanctionne des personnalités étrangères, cela passe, le plus souvent, par un gel de leurs avoirs et une interdiction de transaction avec les Etats-Unis.
Emmanuel Macron “préoccupé”
Plus qu’une invasion russe de l’Ukraine, les Européens redoutent que Kiev tombe dans le piège d’une confrontation armée dans la région du Donbass, déclenchée par une provocation des séparatistes pro-russes, et ont averti Moscou de leur détermination à la sanctionner, ont expliqué mardi plusieurs responsables.
“Personne ne sait si (le président russe, Vladimir) Poutine a pris la décision d’une intervention et quel en sera le déclencheur mais l’alerte maximale a été lancée jusqu’à fin février”, a confié l’un d’eux. Emmanuel Macron préoccupé et qui souhaite une désescalade a annoncé qu’il s’entretiendra vendredi au téléphone avec son homologue russe. Au cœur de l’inquiétude des Occidentaux: les hydrocarbures russes. Les Européens craignent, en cas de montée des tensions, d’être privés en plein hiver du gaz russe, qui couvre plus de 40% de leurs besoins.
Pour le Kremlin, c’est Washington qui provoque une nouvelle “exacerbation”, que ce soit en mettant des troupes en alerte ou en rapatriant des familles de diplomates américains d’Ukraine, une initiative imitée mardi par le Canada.
À voir également sur Le HuffPost: Joe Biden s’en prend à Poutine et Xi Jinping pour leur absence à la Cop26