À 19 heures du côté de la Beaujoire d’abord, les supporters déjà bien remontés du FC Nantes auront l’occasion de découvrir un énième entraîneur, un personnage bien connu dans le paysage du football hexagonal cette fois: Raymond Domenech.
Puis deux heures plus tard, à Saint-Étienne, les joueurs du Paris Saint-Germain disputeront leur première rencontre sous la direction du coach argentin et ancien capitaine du club Mauricio Pochettino, qui a remplacé l’Allemand Thomas Tuchel durant la trêve hivernale.
Ça c’est pour le côté sportif, avec en ligne de mire un titre de champion plus disputé que jamais puisque Lyon et Lille comptent pour l’heure le même nombre de points en tête du classement, avec une petite longueur d’avance sur le PSG.
Encore quelques semaines de Téléfoot…
Mais ce n’est pas tout ce qui occupe l’esprit des acteurs du football en France. En effet, les derniers jours de décembre ont été marqués par l’annonce de la fin à venir de Téléfoot, la chaîne lancée dans la précipitation par Mediapro pour diffuser les droits TV si chèrement acquis. L’épilogue d’un feuilleton calamiteux dans lequel l’appât du gain aura fait figure de valeur cardinale.
Mais où alors les fans de Nantes et du PSG (voire de Raymond Domenech) vont-ils pouvoir regarder leurs idoles ce mercredi soir et dans les semaines à venir? Dans un premier temps en tout cas, cela se passera toujours sur les antennes de Téléfoot. Même si la rédaction est légitimement très mécontente de la tournure des événements et qu’elle ne manque pas de le faire savoir, le désormais ex-possesseur des droits du football français a ainsi été chargé par le conciliateur judiciaire, Marc Sénéchal, de continuer à montrer les matches le temps qu’un successeur se présente.
Jusqu’au 19 janvier minimum (et potentiellement jusqu’au 31, la date butoir choisie par la justice), c’est donc toujours sur la chaîne lancée il y a quatre mois par Mediapro dans le cadre d’un accord avec TF1 que la majorité des matches de Ligue 1 (et de Ligue 2) seront diffusés. Comme de coutume depuis le début de saison, deux rencontres seront quant à elles diffusées ce mercredi sur les antennes de Canal+, à savoir OM-Montpellier (C+) et Lyon-Lens (C+ Sport).
… mais après?
D’ici à l’échéance, la Ligue de football professionnel, qui organise les compétitions et met en vente les droits, tentera de trouver un nouvel accord -le moins désavantageux possible pour elle et des clubs qui avaient budgété des recettes très importantes du fait des montants colossaux promis par Mediapro.
Selon toute logique, ce devrait être avec le groupe Canal+, de très loin l’acteur le plus puissant demeurant en course, qui pourrait ensuite céder une partie des droits, par exemple à son allié beIN Sports. Mais pour l’instant, comme l’a révélé le journal L’Équipe, seule une proposition orale est arrivée à la LFP de la part de la chaîne privée, qui se trouve en position très avantageuse dans cette négociation, deux ans seulement après avoir été écartée de son bien le plus précieux.
Si les informations du quotidien sportif se confirment, le montant proposé par Canal+ sera en effet très inférieur aux engagements fantaisistes du groupe espagnol. Surtout, la chaîne cryptée pourrait faire traîner les discussions, forte des deux matches par journée qu’elle possède déjà, dans l’espoir d’obtenir des concessions sur d’autres pans de son activité (elle aimerait voir ses obligations de financement du cinéma français être réduites et sa TVA diminuer).
En clair, la donne de cette 18e journée pourrait n’être que la vérité d’un jour (ou de quelques semaines), et faute d’un accord entre la LFP et un nouveau diffuseur d’ici la fin du mois, certains matches de Ligue 1 pourraient très bientôt ne plus être montrés sur aucune chaîne. La conséquence directe, encore une fois, d’une négociation trop ambitieuse (ou cupide, c’est selon) il y a deux ans.
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