A Nice, le président de la République rencontrera les forces de sécurité et posera la première pierre du futur “hôtel des polices” qui doit réunir plusieurs forces de sécurité (police nationale et municipale, police des frontières, police judiciaire…) dans un commissariat doté de technologies de pointe, où travailleront à terme 2000 agents, une première en France.
Ce grand projet est porté par le maire Christian Estrosi – un ex-LR allié d’Emmanuel Macron – depuis plusieurs années. Cet “hôtel des polices” doit entrer en service fin 2025, selon la mairie de Nice. En juillet 2020, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé qu’il bénéficierait des fonds du plan de relance avec en outre le déploiement de 60 policiers.
Une vidéo de la ville de Nice, dévoilée en octobre, montre le futur “Centre d’hypervision urbaine et de commandement”, un centre de crise qui sera relié à des bornes d’appel d’urgence et au réseau de caméras de vidéo surveillance.
“Laisser aux Français une France Orange mécanique”
Le déplacement du chef de l’Etat ne laisse pas de marbre les adversaires politiques à sa droite. Sur franceinfo, la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse a ainsi raillé la visite d’Emmanuel Macron venu “poser la première pierre d’un commissariat qui n’a pas encore de permis de construire”.
Même son de cloche pour Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes qui boycottera le déplacement. Accusant Emmanuel Macron de vouloir “laisser aux Français une France Orange mécanique”, il a dénoncé “une petite manœuvre électorale”. “Emmanuel Macron vient déposer la première pierre factice d’un commissariat dont les travaux ne commenceront pas avant deux ans et dont la demande de permis de construire n’est même pas déposée”, a fustigé l’élu dans Le Figaro. Il “est en train de dévoyer les institutions en faisant campagne avec les moyens de l’État de façon éhontée”, a ajouté l’ancien adversaire de Pécresse chez LR, désormais son conseiller en charge des questions “autorité”.
Je ne me rendrai pas au déplacement du candidat Macron au futur hôtel des polices de Nice qui n’a même pas de permis de construire
La visite d’un village Potemkine ne masquera pas le Waterloo sécuritaire d’un quinquennat pour rien en matière de sécurité.
Mon courrier à Macron? pic.twitter.com/A3sdc84OI5
— Eric Ciotti (@ECiotti) January 10, 2022
Pour rappel, la même Valérie Pécresse avait fait sa sortie “sécurité” quelques jours plus tôt dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Ressortant au passage le “Kärcher” de Nicolas Sarkozy, au prétexte de reprendre le “flambeau de la droite” sur ces questions.
Retour à la Roya
Le président Macron passera ensuite l’après-midi dans la vallée de la Roya, une zone alpine proche de l’Italie où il s’était rendu le 8 octobre 2020, une semaine après les crues catastrophiques qui avaient fait dix morts et huit disparus dans plusieurs vallées près de Nice et Menton. Il compte y faire l’état des lieux des chantiers de reconstruction et rencontrer des habitants et des élus mobilisés sur les travaux, précise l’Elysée.
Lors de sa première visite, il avait promis aux habitants de débloquer de gros moyens pour reconstruire “très vite” et s’était engagé ensuite à revenir sur place d’ici à la fin de l’année 2021. Depuis, sur un total évalué à au moins un milliard d’euros, les dégâts assurés pour les particuliers représentaient 217 millions d’euros en septembre.
L’enveloppe globale des aides publiques a atteint 572 millions d’euros, avec notamment 143 millions au titre de la dotation de solidarité, 59,3 millions de crédits du Fonds de solidarité de l’Union européenne et 50 millions réservés à l’accompagnement de projets de développement et d’attractivité pour les vallées, avait précisé à l’AFP en octobre le préfet spécial nommé par le chef de l’Etat pour superviser les travaux de reconstruction, Xavier Pelletier.
De nombreux ouvrages d’art et routes restent à reconstruire. Dans la vallée de la Roya, le hameau de Casterino est encore largement coupé du monde en raison d’une route qui ne sera pas rétablie avant la fin de l’été 2022, mettant en danger la survie de plusieurs établissements hôteliers.
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Le déplacement d’Emmanuel Macron à Nice et dans la vallée de la Roya soulève des questions importantes sur la sécurité et la reconstruction. Il est crucial de voir comment les promesses se traduiront dans des actions concrètes. Les critiques des opposants politiques mettent en lumière les enjeux électoraux, mais il est essentiel de garder à l’esprit les besoins des citoyens affectés par ces enjeux. Espérons que ce projet de l’hôtel des polices apportera de réels bénéfices pour la sécurité et le bien-être des habitants.