POLITIQUE – “C’est très grave ce qu’il se passe”, “On critique la Chine, on la taxe d’État autoritaire, on ne fait pas mieux.” La gronde s’est emparée de la place du Trocadéro ce samedi 21 novembre, après une première manifestation mardi place Édouard Herriot, qui avait abouti à l’interpellation de plusieurs journalistes.
À deux pas de la tour Eiffel, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à nouveau contre le texte pénalisant la diffusion malveillante d’images des forces de l’ordre, adopté la veille par l’Assemblée nationale, jugé attentatoire à “la liberté d’expression” et à “l’État de droit”. Une vingtaine de manifestations et rassemblements ont eu lieu un peu partout dans le pays.
Sur la place noire de monde, des gilets jaunes côtoyaient des drapeaux du PCF, d’EELV, de FO, du NPA, une banderole d’“Extinction rébellion” ou une autre de Médiapart: “La démocratie meurt dans l’obscurité”. “Darmacron nous insécurisent”, peut-on lire sur une pancarte. Parmi les slogans repris en boucle: “Tout le monde veut filmer la police ”, “la rue elle est à nous”. La foule scande à plusieurs reprises à l’unisson “liberté, liberté, liberté…”
Pour ces manifestants interrogés par Le HuffPost dans la vidéo en tête d’article, filmer la policer c’est garantir la démocratie et la sécurité du citoyen. Nombreux sont ceux qui pointent les dérives autoritaires de la loi et la façon dont son controversé article 24 a été adopté, au mépris des alertes des associations de défense de Droits de l’Homme et des avertissements de la Défenseure des droits.
Cet article et la possible utilisation de drones lors des manifestations et la crainte de la reconnaissance faciale par les caméras de surveillance, ont suscité une intense émotion dans les médias, qui y voient un risque d’entrave à la liberté d’informer, malgré les tentatives du gouvernement pour apaiser les craintes.
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