La période de douze mois allant d’octobre 2019 à septembre 2020 se situe 1,28°C au-dessus des températures de l’ère préindustrielle, rapprochant dangereusement la planète du plafond de 1,5 degré, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris destiné à limiter les impacts dévastateurs des dérèglements climatiques.
En juin dernier, Météo France indiquait que le premier semestre de l’année 2020 avait été le plus chaud jamais enregistré en France, avec une température moyenne nationale de 12,5°C. Il devançait très légèrement le premier semestre de l’année 2007 (12,4°C) et le premier semestre 2014 (12,1°C). “L’anomalie de température moyenne pour cette première moitié d’année est de +1,8°C”, par rapport à la moyenne de référence constatée entre 1981 et 2010, indique l’organisme sur son site.
Des canicules plus fréquentes et intenses
Conséquence de ces augmentations de chaleur, les canicules devraient être de plus en plus fréquentes et intenses. “Alors que la France connaissait en moyenne 1,7 jour de vagues de chaleur par an avant 1989, elle en a subi 7,95 jours par an depuis 2000 et à 9,4 sur la dernière décennie”, notait Météo France dans une note publiée en février dernier.
EN 2006 aux États-Unis, le Centre national pour la recherche atmosphérique (NCAR) produisait ainsi un modèle climatique. Une simulation complexe de l’évolution du climat en utilisant les données existantes, pour en estimer l’évolution durant le siècle à venir. En se concentrant sur l’hémisphère Nord, l’étude a conclu à “la sévérité des vagues de chaleur à venir va augmenter plus dans l’Ouest et le sud des États-Unis, et la région méditerranéenne”…dont la France est limitrophe.
Les chercheurs se sont ainsi aperçus que le réchauffement climatique augmente la distribution de températures autour du globe, avec des régions s’éloignant de plus en plus de la moyenne, et débouchant alors sur des phénomènes de vagues de chaleur. C’est le cas des pays du sud de l’Europe, la Grèce et les Balkans en particulier, mais la France fait elle aussi partie des pays touchés par cet envol.
Pourtant, malgré ces hausses de températures, le risque d’emballement de l’effet de serre demeure difficile à comprendre. On observe des écarts de températures énormes sur la planète, alors pourquoi quelques dixièmes de degré changeraient-ils quelque chose? C’est la question à laquelle le nouveau numéro de “L’enver(t) du décor”, le podcast environnement du HuffPost, tente de répondre.