Tout a commencé lors des Mondiaux juniors de biathlon à Soldier Hollow, États-Unis, qui ont eu lieu entre le 23 février et le 2 mars, note l’Équipe. Simon Fourcade, entraîneur des juniors français, s’était positionné contre l’exclusion des athlètes russes et biélorusses, après l’invasion de l’Ukraine. Le sportif a récidivé lors d’une interview au média russe Match TV, diffusée vendredi 1er avril. À cette occasion, Simon Fourcade a estimé que la décision d’exclure les athlètes russes des compétitions internationales était “contre-productive”.
Dans ce contexte de tensions internationales phénoménales, ses propos lui ont valu une avalanche de messages haineux l’attaquant lui, tout autant que son frère Martin, récemment élu à la Commission des athlètes du CIO. Pour essayer de calmer les tensions, l’ancien biathlète a posté un message sur son compte Instagram ce dimanche 3 avril.
Simon Fourcade pointe du doigt les fédérations internationales
“Je ne soutiens pas la guerre, ni le gouvernement russe”, martèle-t-il. “Oui, j’ai dit que je n’étais pas d’accord avec la décision d’exclure les athlètes russes des compétitions internationales, car je pense que c’est totalement contre-productif et une grosse hypocrisie. La plupart des athlètes russes sont contre la guerre, mais la réalité est qu’ils ne peuvent pas le dire!”
Il appelle également à laisser son frère en dehors de cette polémique: “J’ajouterai également que je suis assez âgé pour prendre ma propre position, il n’est donc pas nécessaire d’impliquer mon frère dans cette discussion. Alors, s’il vous plaît, laissez-le à côté de toute cette histoire”.
Simon Fourcade a ensuite taclé les fédérations internationales, rappelant que celles-ci ne se privent pas d’organiser des événements dans des pays qui ne respectent pas non plus les droits de l’Homme.
“C’est assez facile de (les) voir exclure d’une voix unie les athlètes russes quand, dans le même temps, elles attribuent des événements sportifs majeurs à des pays qui ne respectent pas la paix et les droits de l’Homme”. “Peut-être est-il temps d’arrêter de soutenir des régimes et des dictatures en leur donnant de tels événements et d’attendre des athlètes qu’ils prennent des décisions et des positions qu’elles-mêmes ne sont pas capables de prendre”, a-t-il dénoncé.
“Tout d’abord, Martin et Simon, allez au diable”
L’interview de Simon Fourcade auprès du média russe a notamment attisé la fureur du biathlète ukrainien Dmytro Pidruchnyi, qui s’est engagé dans l’armée pour défendre son pays. Sa réaction a été pour le moins véhémente puisqu’elle commence en ces termes: “Tout d’abord, Martin et Simon, allez au diable. J’espère que vos enfants ne ressentiront jamais la douleur que les enfants ukrainiens ont vécue”.
Disant “regretter” avoir “voté pour Martin à la commission des athlètes du CIO”, il l’insulte au passage et demande:
“Comment peut-on dire que le sport est en dehors de la politique, alors qu’il y avait beaucoup d’athlètes avec la lettre Z sur leurs vêtements lors d’un concert de soutien à la guerre à Moscou? Sont-ils si innocents et souffrent-ils à cause du gouvernement? Le sport a toujours été un outil de marketing pour n’importe quel pays”.
Et de poursuivre: “Pour moi, le silence des athlètes russes et biélorusses signifie qu’ils ont fait leur choix de soutenir la guerre. Je ne regrette pas du tout qu’ils ne soient présents à aucune compétition internationale, car je crois que tout le peuple de Russie et de Biélorussie est responsable de celui qu’il a élu et à qui il a pardonné les crimes d’avant”.
Dans les commentaires, Martin Fourcade lui a répondu, assurant “comprendre sa colère et sa tristesse”. Il rétorque toutefois: “Cela ne te permet d’insulter quelqu’un parce que tu n’es pas d’accord avec ce que son frère a dit. Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je m’appelle Martin et je n’ai pas donné d’interview dernièrement”.
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