“Plus de 100.000 soldats russes sont déployés à la frontière ukrainienne et la Russie se livre à d’autres actes de déstabilisation visant l’Ukraine, ce qui constitue une menace claire pour la paix et la sécurité internationales et la Charte des Nations unies”, a affirmé l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.
À l’origine, les États-Unis avaient espéré pouvoir tenir cette réunion du Conseil de sécurité vendredi, selon des diplomates. Mais, d’après ces sources, ils ont accepté de la reculer à lundi pour ne pas interférer avec un entretien téléphonique prévu vendredi entre les présidents français et russe, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine.
“Bon signal”
Les tensions se sont accrues ces derniers mois autour de l’Ukraine, que les Occidentaux estiment être sous la menace d’une invasion russe. Des relations déjà compliquées depuis l’annexion par la Russie en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée, suivie d’une guerre dans l’Est de l’Ukraine avec des séparatistes prorusses dont le Kremlin est considéré, malgré ses dénégations, comme le parrain militaire.
Les réunions actuelles avec la France et l’Allemagne, médiateurs dans le conflit ukrainien, ont obtenu un “bon signal” de la part des Russes mercredi même si la réunion de Paris a été “difficile”, avec une prochaine rencontre programmée dans deux semaines à Berlin, a estimé la présidence française.
Les conseillers des présidents français Emmanuel Macron, russe Vladimir Poutine, ukrainien Volodymyr Zelensky et du chancelier allemand Olaf Scholz se sont entretenus pendant plus de huit heures à l’Élysée des moyens de relancer le processus de paix en Ukraine, en pleine escalade des tensions à la frontière orientale de ce pays, où la Russie a massé jusqu’à 100.000 hommes.
Intentions de Poutine
Mais il y a encore du chemin. Le négociateur russe a notamment insisté sur le fait que la situation dans les régions séparatistes de l’Ukraine et les tensions à la frontière où la Russie a déployé des troupes étaient “deux choses différentes”. Moscou réfute toute intention d’attaquer l’Ukraine, mais demande des garanties que ce pays ne rentrera jamais dans l’Otan.
“C’est important aujourd’hui où chacun s’interroge sur les intentions de Vladimir Poutine et la possibilité au fond d’une déstabilisation qui pourrait intervenir dans le Donbass ou sur la ligne de contact”, a fait valoir l’Élysée.
“Dans un contexte ou chacun spécule, il y a un engagement russe à ce que le cessez-le-feu soit maintenu et renforcé”, a souligné un conseiller présidentiel.
Trouver un engagement
Les Russes et les Ukrainiens restent, en revanche, en désaccord sur les modalités du dialogue entre Kiev et les séparatistes. Pour l’Ukraine, tout dialogue direct avec les séparatistes, ce que demande Moscou, est une “ligne rouge”, a rappelé l’Élysée. Il reviendrait de facto à les légitimer, une perspective difficile à accepter pour l’opinion publique ukrainienne.
“Il faut maintenant préciser quand et comment la négociation va être structurée” au sein des groupes de travail mis en place par les accords de paix de Minsk de 2015, a concédé Paris.
L’Élysée a aussi concédé être encore loin d’un sommet entre MM. Poutine, Zelensky, Macron et Scholz, Moscou s’opposant à une telle perspective tant que Kiev n’aura pas rempli certains engagements. “S’il est possible d’obtenir des Russes un engagement à tenir un sommet, ce sera formidable”, a ainsi lancé l’Élysée.
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