On a discuté avec celui qui a dépénalisé les drogues au Portugal
« La drogue ne doit pas être accompagnée mais combattue », selon le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin. La France abrite les plus gros consommateurs de drogues en Europe, elle arrive première sur le podium en ce qui concerne le cannabis et le pays est l’un des plus répressif en ce qui concerne l’usage des drogues de notre continent. Autrement dit, l’inverse de ce propose le Portugal qui fête ses 20 ans de dépénalisation de toutes les drogues. Publicité Dépénaliser ne veut pas dire légaliser. En comparaison avec la France, le Portugal préfère ne pas condamner le consommateur. En cas de contrôle, il ne risque pas d’aller en prison mais est généralement envoyé vers une commission de dissuasion composée de psy et de médecins pour l’orienter vers des soins. Et en cas de récidive, il risque une amende. À l’occasion de l’anniversaire de cette réforme qui a marqué le pays, VICE a interrogé João Goulão, le médecin qui est derrière cette dépénalisation. Membre du groupe qui a mis en place la réforme qui a menée à ce modèle encore rare. VICE : Le Portugal était-il particulièrement sujet aux trafics de drogue ? João Goulão : Nous avons eu de très graves problèmes de drogues au Portugal. Dans les années 80, 90, la consommation d’héroïne est devenue un énorme problème dans notre pays. Puis le SIDA est arrivé et a encore plus compliqué les choses. Ça s’est propagé dans toutes les strates dans notre société. Chez les pauvres mais aussi dans les classes moyennes et supérieures. Tout le monde avait quelqu’un de son entourage qui avait un problème avec la drogue. Comment cette réforme est-elle née ? À la fin des années 90, il a été décidé de construire une stratégie de la part d’un groupe de plusieurs experts à la…