J’ai dépassé mon anxiété sociale au prix d’un alcoolisme assumé
Deux refus successifs à mes invitations pour aller voir Timothée Joly et Salomé au Botanique avec moi m’auront convaincu de tenter la grande aventure : aller à un concert tout seul. Faut dire que je l’avais un peu cherché en proposant ça à mes potes à peine une heure avant le début des festivités. J’ai toujours aimé cette idée de balayer les injonctions à sortir accompagné. Après tout, je vais assister à un concert, ce qui est censé être une activité cool ; c’est pas comme si j’allais à une conférence TED. J’achète mon billet en ligne et je prends la route, à la recherche du premier night shop qui, derrière ses néons criards, me verra participer à la vitalité économique de mon quartier en lâchant 2 euros 50 pour une Stella. Car ce soir, plus que jamais, l’alcool sera mon ami. J’avale les 50cl en marchant, prenant soin de consulter l’heure de façon régulière pour arriver pile au début du concert. Technique de survie. Je suis seul, je vous rappelle. Poireauter devant la salle c’est moins marrant quand on a pour seule compagnie sa fin de canette. Ah, et quelque chose qu’il est important de souligner : je souffre d’anxiété sociale. Alors oui, m’éviter d’attendre que les lumières se tamisent, droit comme un « i », sans savoir où poser mon regard, au milieu d’une foule rieuse, on peut aussi appeler ça de la survie. C’est raté, après que le vigile m’a flanqué un tampon sur la main, je constate en poussant les portes battantes que la salle est bien vide. Merde, pourquoi les concerts ne sont-ils jamais à l’heure ? Faut bien faire tourner le bar, me dis-je, et je finis par moi aussi me diriger vers le duo de barmans. Mais malgré ma bière à la main,…