Marielle Heller’s “Nightbitch” Explore le côté sauvage de la maternité
Avec “Nightbitch”—dans lequel Amy Adams se transforme en chien—le réalisateur dépeint la parentalité comme une transformation viscérale.
Avec “Nightbitch”—dans lequel Amy Adams se transforme en chien—le réalisateur dépeint la parentalité comme une transformation viscérale.
Les images de guerre et de conflits domestiques de Peter van Agtmael sont saisissantes et presque cinématographiquement épurées, mais c’est l’arc narratif soigneusement construit de son nouveau livre, “Look at the U.S.A.”, qui approfondit l’expérience du spectateur.
Pour celles et ceux qui ont passé une bonne partie de leur vie amoureuse un verre à la main, être sobre impose un nouvel apprentissage.
The post « Tout réapprendre » : ce qu’arrêter l’alcool change dans la vie amoureuse appeared first on VICE.
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Mon coach sportif me suit sur Instagram. Avant un cours, il m’interpelle en souriant : « Anaïs, t’aimes bien l’alcool, non ? » Rouge comme une écrevisse, je réponds en balbutiant que contrairement aux apparences, ma propension à lever le coude est relativement faible. Trop tard. Dorénavant, la poivrote de la salle, c’est moi. Je fais tache dans cet univers où santé et régime sain règnent en maître. Je ne peux pas lui en vouloir, c’est vrai que si vous scrollez mon compte, vous pouvez vous dire que je suis une bonne buveuse. Pendant longtemps, j’y postais frénétiquement mes dégustations et à l’instar des TikTokers beauté et leurs hauls make-up, mes followers pouvaient admirer mes commandes en ligne des dernières pépites craft et mes butins de retours de festivals. Tombée dans la marmite houblonnée il y a six ans, j’ai quitté en 2022 l’angoisse d’un flex office de rédaction locale pour l’univers merveilleux des « beer writers » (et autres travaux de petites mains dans des brasseries). À la simple évocation du milieu professionnel dans lequel j’évolue, la réponse de mes interlocuteur·ices est toujours la même : « Mais c’est trop bien, tu dois avoir de la bière en illimité ! » C’est vrai. Bosser dans la bière, c’est souvent avoir un accès illimité et quasi gratuit au produit. Si vous voulez vous enivrer jusqu’à plus soif du matin au soir, il y aura rarement quelqu’un pour vous en empêcher. Je me sens un peu bête de ne pas y avoir pensé plus tôt : travailler dans la bière = boire de la bière. Logique. Seulement voilà, l’éthanol et moi avons toujours eu une relation basée sur la modération, à tel point que je ne connais même pas les effets d’une gueule de bois – et si mes placards débordent…
« Papa, tu sais quels sont les points communs entre la guerre d’Algérie et l’alcool ? J’en ai trouvé trois : le silence, le tabou, et la honte. » Ce sont les mots prononcés par la vidéaste, comédienne et performeuse franco-algérienne Yasmine Yahiatene, lors de son seule-en-scène La Fracture. Sur les sons du chanteur kabyle Idir et du rappeur Soolking, Yasmine raconte l’histoire de son père, son alcoolisme, mais aussi leur amour pour le foot et Zidane, le tout sur une trame de tabous laissés par la guerre d’Algérie. C’est la deuxième fois que j’assiste à sa performance, cette fois dans le cadre du festival Voix de Femmes à Liège. Après le spectacle, je lui ai posé quelques questions sur scène. En tant que Belgo-Algérienne, je me reconnais clairement dans la pièce de Yasmine. L’intonation des membres de sa famille dans ses vidéos, les musiques, l’euphorie suite aux deux buts de Zidane contre le Brésil lors de la Coupe du monde 98, mais aussi le père qui ne communique pas… Tout m’est familier. Je me souviens me dire, après avoir vu sa pièce pour la première fois : « En fait, on est tou·tes les mêmes ; tou·tes aussi paumé·es. » Et en y réfléchissant, il y a une part de vérité là-dedans. Dans le sens où nos parents, grands-parents et arrières grand-parents, ayant vécu la colonisation et la guerre d’Algérie, partagent quelques points communs, principalement des traumas. Pour Yasmine, le processus de création de ce spectacle a non seulement été un travail de guérison car il lui a permis d’aborder des sujets tabous, comme l’alcoolisme de son père, mais aussi un travail de décolonisation et de reconnexion à ses origines. « Ma relation avec l’Algérie est inexistante, à part ma gueule, mon prénom et nom de famille, dit Yasmine….
En décembre dernier, j’ai rencontré Amanda à Zurich, dans une clinique thérapeutique pour traiter la douleur. Comme à son habitude, elle était assise sur une chaise, les mains croisées sur les genoux et la tête légèrement inclinée. Si elle était présente ici avec son mari Tim, c’était pour l’une de ses visites régulières chez la neurologue Livia Granata, l’une des rares spécialistes à proposer des thérapies psychédéliques en Suisse. Née en Grande-Bretagne, Amanda est âgée de 50 ans et alcoolique depuis 20 ans. Elle souffre également d’une grave dépression et d’anxiété dues à des traumatismes subis pendant l’enfance. Il lui a fallu se mettre dans des états de vulnérabilité considérable pour partager son histoire. Elle a donc demandé à être uniquement appelée par son prénom afin de protéger sa vie privée et celle de son mari. Cela fait sept ans qu’Amanda ne vit plus dans son appartement avec son mari et ses enfants. Elle vit à l’extérieur, sur le balcon, dans un abri improvisé que son mari lui a fabriqué. Elle ne pénètre dans l’appartement que pour aller aux toilettes. La pandémie n’a fait qu’empirer les choses, renforçant l’emprise de ses troubles anxieux sur son quotidien. Il y a un an, Amanda ne se serait probablement pas présentée à ce rendez-vous, l’annulant à la dernière minute ou le laissant simplement passer. Au fil du temps, elle a subi trop de traitements et de thérapies expérimentales qui ne lui ont, au final, apporté que peu ou pas de soulagement. Mais en avril 2022, elle a trouvé le chemin de cette clinique – et du premier traitement qui lui a semblé vraiment efficace. Environ 30 % des patient·es souffrant de dépression présentent une résistance au traitement, c’est-à-dire une maladie qui ne s’améliore pas avec la thérapie psychiatrique traditionnelle. L’année dernière, une étude…
Comme si le froid anéantissait de toute façon mes potentiels plans, j’ai encore une fois accepté que mon samedi consiste en une journée à ne rien foutre. En cause : une belle gueule de bois. La gerbe. Une journée de perdue, comme on en connaît tant. Loin de mon samedi peu utile et somme toute anecdotique, il y a aussi des gens pour qui l’impact de l’alcool est tel qu’il peut tout détruire autour d’eux. L’alcool – ou l’éthanol – étant l’une des drogues les plus dangereuses, on sait que sortir de son addiction est une épreuve conséquente. Mais qu’en est-il quand il s’agit de nos parents, et qu’on assiste impuissant·es à leur chute ? Selon Caroline Depuydt, psychiatre et directrice médicale adjointe du centre Epsylon à Bruxelles, 10 à 20% des enfants souffriraient de l’alcoolo-dépendance d’au moins un de leurs parents dans les pays industrialisés. Durant son parcours professionnel, la Dr. Depuydt a suivi plusieurs patient·es qui ont vécu avec un·e adulte alcoolique lors de leur enfance. Elle affirme que lorsque l’alcool s’invite au sein de la dynamique familiale, les enfants peuvent être plus sujets à des formes de violences – qu’elles soient verbales ou physiques – ou de négligence, ce qui les pousse à devoir se débrouiller seul·es et, parfois même, à gérer leur propre éducation. La gravité des conséquences dépend forcément de la situation familiale et du degré d’alcoolisme du parent mais en général, les enfants grandissent avec un sentiment de solitude. Caroline Depuydt ajoute que les enfants de parents alcoolo-dépendant·es auraient quatre fois plus de chances de devenir alcooliques que les autres. En plus de raisons génétiques (qui pèseraient pour 35 à 40% dans la balance), le cadre familial influe sur les croyances et transmet des schémas comportementaux ce qui peut amener au développement d’une dépendance…
Il est 14 heures, et le soleil se couche déjà sur la ville de Nuuk. Après à peine cinq heures de lumière du jour, les habitant·es de la capitale groenlandaise sont de nouveau plongé·es dans le noir. Bien loin de l’imaginaire collectif des igloos et des manteaux en peau de phoque, la société de consommation et les influences culturelles occidentales se sont totalement immiscées dans le quotidien des 19 000 habitant·es de la plus grande ville du pays. Pour cette communauté d’Inuit·es, être propulsé·es dans la contemporanéité en moins de 50 ans a laissé des séquelles dont ils ont du mal à se débarrasser, entre alcoolisme, chômage, violences domestiques et suicides. Coincé entre société traditionnelle de pêcheurs et modernité, le Groenland peine à s’habituer au changement. Le pays le moins densément peuplé du monde, avec 0,026 habitant·es au km², doit faire face, depuis la création de ses villes, à de nombreux défis sociaux et économiques. Josef Tarrak est l’un des rappeurs locaux les plus écoutés. Du haut de ses 24 ans, ses textes poignants parlent de son pays blessé. « Grandir au Groenland, c’était génial mais aussi très dur, se rappelle-t-il. Mon arrière-arrière-grand-père était pêcheur et il a dû changer de vie si soudainement qu’il a sombré dans l’alcoolisme et la dépendance, et ça s’est transmis de génération en génération. Ma mère était aussi alcoolique. » Dans les caddies, s’entassent les packs de bière et les bouteilles de Siku, une vodka à base d’eau d’iceberg. Le gouvernement a bien tenté de limiter l’achat d’alcool en cachant les rayons derrière des rideaux ou d’interdire la vente après 18 heures, mais rien n’y fait. Pendant le Covid, le pays a même été contraint d’en interdire totalement la vente – les violences sexuelles et physiques, déjà très présentes, s’étaient amplifiées avec le confinement. Si…
Deux refus successifs à mes invitations pour aller voir Timothée Joly et Salomé au Botanique avec moi m’auront convaincu de tenter la grande aventure : aller à un concert tout seul. Faut dire que je l’avais un peu cherché en proposant ça à mes potes à peine une heure avant le début des festivités. J’ai toujours aimé cette idée de balayer les injonctions à sortir accompagné. Après tout, je vais assister à un concert, ce qui est censé être une activité cool ; c’est pas comme si j’allais à une conférence TED. J’achète mon billet en ligne et je prends la route, à la recherche du premier night shop qui, derrière ses néons criards, me verra participer à la vitalité économique de mon quartier en lâchant 2 euros 50 pour une Stella. Car ce soir, plus que jamais, l’alcool sera mon ami. J’avale les 50cl en marchant, prenant soin de consulter l’heure de façon régulière pour arriver pile au début du concert. Technique de survie. Je suis seul, je vous rappelle. Poireauter devant la salle c’est moins marrant quand on a pour seule compagnie sa fin de canette. Ah, et quelque chose qu’il est important de souligner : je souffre d’anxiété sociale. Alors oui, m’éviter d’attendre que les lumières se tamisent, droit comme un « i », sans savoir où poser mon regard, au milieu d’une foule rieuse, on peut aussi appeler ça de la survie. C’est raté, après que le vigile m’a flanqué un tampon sur la main, je constate en poussant les portes battantes que la salle est bien vide. Merde, pourquoi les concerts ne sont-ils jamais à l’heure ? Faut bien faire tourner le bar, me dis-je, et je finis par moi aussi me diriger vers le duo de barmans. Mais malgré ma bière à la main,…
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