Pourquoi la Rafle du Vel d’Hiv est devenue le symbole de la déportation des juifs
HITOIRE – La rafle du Vel d’Hiv il y a 80 ans, qui sera commémorée dimanche 17 juillet par le président Emmanuel Macron sur le site de l’ancienne gare de Pithiviers, est devenue le symbole de la déportation des Juifs sous l’Occupation en France. Le 16 juillet 1942 et les jours suivants, à la demande des Allemands, plus de 13.000 Juifs – dont 4115 enfants – sont arrêtés à leur domicile à Paris et en banlieue par 9000 fonctionnaires français, dont environ 5000 policiers sous les ordres de René Bousquet, chef de la police de Vichy. Entassées dans des autobus, 8160 personnes, y compris les vieillards et les malades, sont conduites au stade du Vélodrome d’Hiver, sur le quai de Grenelle (XVe arrondissement de Paris). Quelques dizaines de survivants sur 13.000 personnes Le 22 juillet, elles sont évacuées vers les camps de Drancy (Seine-Saint-Denis, banlieue nord), de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande (Loiret, à une centaine de km au sud de Paris) puis envoyées en camps d’extermination. Quelques dizaines d’adultes seulement survivront. L’armistice signé en 1940 obligeait la police française à exécuter les ordonnances de la puissance occupante. La police du gouvernement de Vichy devient ainsi un bras armé des Allemands. Lors de la rafle, le nombre des personnes arrêtées a été bien inférieur aux attentes des Allemands. Des fuites dans la police ont permis à beaucoup d’y échapper. Cette rafle représente toutefois à elle seule plus du quart des 42.000 Juifs déportés de France à Auschwitz en 1942, dont seuls 811 reviendront chez eux après la fin de la guerre. Refus de reconnaître la responsabilité de l’État français De Gaulle, à la Libération puis lors de son retour au pouvoir de 1958 à 1969, et ses successeurs à l’Élysée, jusqu’au socialiste François Mitterrand, se refusent à reconnaître la responsabilité de la France…